Le groupe Orange à la pointe pour aider les start-up

Georges Nahon était en visite à EuraTechnologies pour une conférence à l’intention des start-uppers. Un point sur la Silicon Valley et les stratégies à adopter pour s’y installer, très apprécié (qu'est-ce qui est apprécié : le point ?) des jeunes entrepreneurs, par celui qui est l’avant-centre aux Etats-Unis d’un groupe très à l’écoute des innovations.

Observateur, pour le compte d’Orange, de la ruche qu’est devenue la Silicon Valley, Georges Nahon est venu livrer ses impressions et analyses à un parterre d’entrepreneurs d’EuraTechnologies. «On a d’abord parlé financements, résume le dirigeant d’Orange Silicon Valley et de l’Orange Institute. Aujourd’hui, dans la Silicon Valley, l’argent ne vient plus seulement du capital-risque ou des grandes entreprises. On voit de plus en plus de fonds souverains, de fonds de pensions ou de edge funds s’intéresser à ce microcosme, ce qui est une évolution intéressante. Et puis, bien sûr, nous avons parlé des tendances techno, avec les cinq sujets majeurs qui, selon moi, feront les grandes innovations de demain. L’intelligence artificielle, qui va devenir de plus en plus puissante ; la blockchain, qui s’annonce très prometteuse ; les véhicules autonomes, qui devraient être la révolution des cinq prochaines années ; la réalité virtuelle ou augmentée, qui s’impose de plus en plus ; et bien sûr la 5G, qui va apporter une fluidité et une instantanéité encore insoupçonnées dans le transfert d’information, et bien plus de bouleversements que la 4G, avec qui elle est incomparable.» Mais ont aussi été évoqués, entre autres, la gestion des données et le Big Data, la cybersécurité, l’agritech et l’avenir des messageries instantanées. Autant de sujets sur lesquels nombre de start-up françaises planchent déjà, dans l’espoir de mettre au point le modèle ou le concept qui leur ouvrira les portes de la Silicon Valley. Un eldorado où les Français ne sont pas plus attendus que les autres, prévient Georges Nahon, qui n’a pas constaté  l’appétence supposée des Américains pour les start-up labellisées French Tech. «Plus que la nationalité des acteurs, c’est le projet qui compte là-bas. Enfin, sauf pour les Russes, qui ont la réputation méritée d’avoir une excellente culture du codage. En tout cas, ce que j’ai pu constater, c’est que le modèle qui marche bien, c’est d’avoir la R&D en France et une force commerciale sur place. Cela permet de faire subventionner la partie R&D, de garder les équipes en France près de leurs proches, tout en profitant des débouchés sur le sol américain.» Un ensemble de conseils et d’analyses qui vont dans le même sens : les jeunes pousses françaises ne doivent pas hésiter à s’aventurer dans la jungle de la Silicon Valley et à gagner vite des marchés à l’étranger… en tout cas si elles ont des ambitions de croissance forte. «Se cantonner au marché français, qui n’est pas extensible, c’est courir le risque de rester un éternel sous-traitant de grands groupes ou d’autres start-up qui auront connu une croissance plus impressionnante. Mais tout le monde n’a pas non plus envie de devenir un géant, et rester une PME, un fournisseur, ça peut être très bien aussi. Il y a de la place pour tout le monde et pour tous les modèles», conclut Georges Nahon.

 

Encadré :

Orange, partenaire des start-up  régionales

Comme la plupart des grandes entreprises, Orange est particulièrement attentif à l’écosystème des start-up en France et dans la région. Mais pas dans une démarche de rachat ou de préemption, prévient Laurent Vitoux, le délégué régional du groupe, mais bien dans un  souci de codéveloppement, d’accompagnement et d’ouverture au marché. «Nous avons identifié quatre ou cinq domaines importants pour nous, dans lesquels nous sommes en veille pour identifier des entités ou des projets qui pourraient être développés avec nous, non pas pour mettre la main dessus mais pour les aider à grandir et nouer ensuite des partenariats avec elles.» Pas question de jouer les loups dans la bergerie donc, quand Orange lance ses appels à projets à destination des start-ups régionales. «Nous avons plusieurs programme de détection et d’accélération pour des entreprises qui travaillent sur les mêmes problématiques que nous et avec qui il est intéressant de confronter les solutions