Le groupe Ducerf se tourne vers le bois-énergie pour les particuliers
Dans le cadre d’un important plan d’investissement qui pourrait atteindre 50 millions d’euros d’ici 2028, le groupe Ducerf développe, notamment, une activité autour du bois-énergie à Dijon.
Sciure, broyat et autres résidus de bois deviennent une matière première pour le chauffage. Spécialiste de la première et deuxième transformation du bois (découpe puis production de panneaux d’agencement, etc), le groupe Ducerf ne découvre pas l’intérêt de ce produit connexe à son activité. « Nous acheminons déjà des broyats et sciures de manière grossière aux chaufferies industrielles ou de collectivités » précise Edouard Ducerf, PDG du groupe basé à Vendenesse-lès-Charolles. Pour valoriser au mieux cette matière, l’entreprise aux 170 salariés se tourne désormais également vers le marché des particuliers.
Saisir l’opportunité
Pour répondre à cette demande, l’entreprise s’est dotée d’une presse, installée à Dijon, et de l’ingénierie associée. « Le marché des particuliers est plus normé et demande à ce que le bois-énergie se présente sous une autre forme. » En débloquant une enveloppe de 600 000 euros pour acquérir ce matériel, le groupe Ducerf peut broyer et compresser la sciure et le broyat pour en faire des bûchettes. Elles seront ensuite emballées par cinq et palettisées afin d’être prête commercialement. « Il y a plus de travail, mais cela apporte aussi plus de valeur au produit final. »
Si Edouard Ducerf avait prévu d’opérer cette diversification, le contexte énergétique a accéléré la démarche. « Le dossier était au milieu de la pile, mais il est repassé au-dessus en raison de l’explosion du prix du gaz et des énergies fossiles. » Toutefois, l’entreprise n’avait pas la maîtrise des modes de distribution de ce marché. Elle s’est donc adossée à des professionnels qui vendent du bois-énergie en ligne ou à de grandes enseignes de la distribution. « On voulait une certaine circularité. En installant notre presse sur notre site dijonnais qui produit 12 000 à 15 000 tonnes de bûchettes par an, nous voulons alimenter le territoire. »
Essaimer l’activité
A termes, le groupe Ducerf espère travailler de façon plus directe avec une clientèle locale. Le dirigeant prévoit d’ailleurs d’étendre son procédé. « Nous avons deux autres projets semblables sur deux autres sites. » L’entreprise pourrait ainsi investir entre un et deux millions d’euros d’ici 2028. Pour autant, le dirigeant n’en oublie pas sa clientèle d’industriels. « Nous n’allons pas dérouter toute notre biomasse et nous continuerons d’alimenter les collectivités et industriels mais en réduisant la part ». De leur côté, les clients se tournent d’ailleurs aussi vers d’autres énergies, note le PDG. « Il faut regarder la filière dans son ensemble. On constate que ce qui ralentit d’un côté est compensé par une augmentation ailleurs. »
Cette nouvelle activité pourrait, d’ici quelques années, représenter 5% du chiffre d’affaires du groupe Ducerf. Pour l’heure, l’entreprise poursuit son projet d’investir jusqu’à 50 millions d’euros d’ici 2028 pour se diversifier et rénover ses équipements. « Nous avons déjà engagé environ 10 millions d’euros pour l’instant. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert