Le groupe Damartex adopte la prudence pour les années à venir
Le 6 septembre dernier, le groupe roubaisien Damartex a présenté ses résultats annuels à Paris. L’occasion de lancer son nouveau plan stratégique, sous le signe de la sécurisation financière.
«Le marché Silver est certainement le plus prometteur», a rappelé, Patrick Seghin, CEO du groupe roubaisien Damartex, lors de la présentation des résultats annuels qui se déroulait ce 6 septembre à Paris. C’est un véritable «tsunami démographique» qui aboutira à une multiplication par 1,5 du nombre de seniors entre 2017 et 2050 en Europe. Et Patrick Seghin de poursuivre, «En France, 84% des plus de 55 ans veulent vieillir à domicile».
De quoi dégager des perspectives d’avenir à long terme pour l’entreprise spécialisée dans les marques pour seniors et dont les résultats sont en baisse. Ainsi, son chiffre d’affaires qui s’élève à 650,4 millions d’euros, est en retrait de 9,5 % par rapport à l’exercice précédent.
Des conditions macroéconomiques défavorables
L’Ebitda opérationnel du groupe apparaît également en baisse, à -0,9 millions d’euros, contre 8,9 millions d’euros l’an dernier, reflétant la baisse d’activité enregistrée sur l’exercice. Pour Damartex, il s’agit des conséquences d’un environnement macroéconomique défavorable et de la contraction de la consommation observée sur certains marchés, notamment en Grande-Bretagne.
En détails, le chiffre d’affaires du pôle «Fashion» s’établit à 498,4 millions d’euros, en baisse de 6,9%, malgré la bonne performance du canal magasins (+9,3%) et de l’enseigne Xandres (+22,1%). De son côté, le pôle «Home & Lifestyle» enregistre un chiffre d’affaires à 111 millions d’euros, en recul de 24,8%. Ainsi, pour l’année à venir le CEO annonce «une pause sur la croissance extrême» pour l’année avenir. Une pause qui fait suite à huit acquisitions réalisées ces dernières années, avec «un investissement significatif dans la communication des marques».
Une forte réduction de l’endettement
Alors que la situation économique ne semble pas devoir s’améliorer, avec une inflation encore très élevée, le groupe a choisi d’aller vers une réduction de ses frais fixes, notamment marketing. Il s’agit d’appliquer un plan d’économies équivalent à 9 millions d’euros. L’objectif étant de garantir la pérennité́ du groupe, puisqu’ «il n’y a pas d’avenir sans résultats financiers», ni «de monde d’après stable et prévisible $», explique Patrick Seghin.
Concernant les performances financières, l’objectif du groupe est d’arriver à un Ebitda de 40 millions d’euros en 2026, avec une réduction de l’endettement à 40%. Dans ce cadre, Patrick Seghin annonce la volonté de mettre en vente l’activité de la marque de vêtements Afibel afin de «concentrer les efforts et les investissements sur un nombre limité de marques». Un objectif à court terme. «Notre ambition, détaille-t-il encore, est d’arriver à un accord en janvier pour la vente».
Le groupe entend également concentrer ses investissements sur le développement de l’image et de l’influence de ses marques, afin de créer une expérience client innovante. Parmi les objectifs : l’intégration de l’IA générative dans les processus de digitalisation. Enfin, le groupe entend engager une évolution managériale en instaurant «un leadership partagé», qui selon Patrick Seghin, doit évoluer dans les années à venir. Le groupe parie sur un nouveau modèle d’autonomie et de responsabilité partagée avec une «organisation décentralisée construite sur l’autonomie de décision».
Chiara De Martino