Le groupe Cofinair rachète l’Allemand Gohl

Extension de marché vers l’Est européen, complémentarité des process, diversification des activités, l'industriel Cofinair poursuit, via une croissance externe ancienne et savamment dosée, son expansion et conforte sa place de co-leader national dans une niche indispensable.

 Pierre Seizilles de Mazancourt a fait de la croissance externe un levier de développement majeur.
Pierre Seizilles de Mazancourt a fait de la croissance externe un levier de développement majeur.

 

D.R.

Pierre Seizilles de Mazancourt.

Grâce au président du groupe Cofinair, Pierre Seizilles de Mazancourt, l’entreprise familiale de chaudronnerie sise d’abord à Lille, puis à Seclin depuis 1969 pour frapper les trois coups de cette zone industrielle emblématique, a fait bien du chemin et presque toujours de la même façon : en rachetant des usines, en en faisant des partenaires et en gagnant à chaque fois en compétences, marchés et volumes d’activité. La liste est longue de ces reprises qui font aujourd’hui de Cofinair le co-leader du marché français de la tour de refroidissement (40% du marché) avec un unique gros concurrent, Baltimore Air Conditionning, exportant au passage 20% de ses réalisations, une présence dans la plupart des pays européens − son marché principal −, et un pied en Chine par Cofinair Chine.

 

Des ramifications complexes. Le groupe se décline en Cofinair industrie qui regroupe la plupart des installations près de Dieppe, Jacir et Gohl. Mais les ramifications du groupe sont encore plus complexes quand, en 1979, Pierre Seizilles de Mazancourt reprend Bec-Air à Haubourdin (fabrication de centrales de traitement de l’air). En 1987, il cède Bec-Air aux Américains de Carraye − groupe UTC (technologie du froid). Mais, conservant des relations avec l’ancien propriétaire de Bec-Air qui s’appuie sur son usine d’Air-Traitement (tours de refroidissement), il repart à l’offensive en 1988 en acquérant à Paris la société Jacir dans le même process, après avoir créé en 1985 sa holding Cofinair, partagée entre Dieppe pour la fabrication et Paris pour l’administration. Le Belge Hamon puis la société sous holding Gamma, qui contrôle AIT à Rueil-Malmaison (récupération d’énergie), suivent via des participations majoritaires.

 

Vers l’Est. L’opportunité d’une ouverture à l’Est se présente avec le rachat aux deux tiers de E.W. Gohl à Wingen. La société allemande, absente de France, est dans le refroidissement de groupes de climatisation alors que Cofinair est dans le refroidissement de process industriels (élimination de toutes les calories par refroidissement). Pierre Seizilles de Mazancourt en est très satisfait : «Nous progressons en complémentarité d’activités et en déploiement géographique vers la Pologne et la Russie. Reprendre la SARL Gohl fut un montage assez complexe et long, mais tout s’est bien passé grâce à l’agence du Crédit du Nord de Seclin et au CIC. Elle compte 80 personnes, portant notre groupe à 250, réalise un CA de 15 M€ sur les 60 de notre groupe.»

L’avenir se présente bien, d’autant que la crise n’a pas impacté l’activité en épargnant cette niche incontournable. Trois bonnes nouvelles enfin : les Anglais semblent revenir aux tours de refroidissement, l’Europe recèle encore pas mal de possibilités et, cerise sur le gâteau, Cofinair se retrouve à faire du photovoltaïque puisque Gohl avait truffé ses toitures de panneaux solaires…

 

 www.cofinair-industrie.fr