Le gouvernement veut lever le "tabou" des salariés-aidants en entreprise

Le gouvernement veut "lever le tabou" qui pèse sur les salariés-aidants en entreprises, afin qu'ils puissent parler plus librement de leurs difficultés et ne pas être pénalisés dans leur carrière, en signant vendredi une charte d'engagement avec de grands...

la ministre chargée des Solidarités Aurore Bergé sur le perron de l'Elysée, le 27 septembre 2023 à Paris © Bertrand GUAY
la ministre chargée des Solidarités Aurore Bergé sur le perron de l'Elysée, le 27 septembre 2023 à Paris © Bertrand GUAY

Le gouvernement veut "lever le tabou" qui pèse sur les salariés-aidants en entreprises, afin qu'ils puissent parler plus librement de leurs difficultés et ne pas être pénalisés dans leur carrière, en signant vendredi une charte d'engagement avec de grands groupes à l'occasion de la journée des aidants.

"Ce n'est pas évident de se reconnaître soi-même en tant qu'aidant. Il ne faut pas que ce soit tabou. On a tous le droit d'avoir des fragilités", a déclaré la ministre chargée des Solidarités Aurore Bergé après avoir signé une charte d'engagement pour les proches aidants avec de grandes entreprises (Axa, Hermès, Accor, JC Decaux, Bouygues...)

Le terme de "salariés aidants" désigne les salariés qui soutiennent un proche en situation de handicap, en perte d'autonomie ou porteur d'une maladie chronique ou invalidante.

"Le fait que de grandes entreprises s'engagent, c'est faire en sorte que le climat change dans l'entreprise pour que les gens se sentent moins seuls, qu'on puisse dire tout simplement +j'accompagne un enfant, j'accompagne un parent, j'accompagne mon mari et j'ai besoin qu'on puisse m'accompagner moi+", a-t-elle dit.

"Et il ne faut pas que ça vienne rompre la vie professionnelle de celles et ceux qui sont confrontés (à cette situation). Il ne va pas devoir démissionner, changer d'entreprise. On peut être aidant et mener une vie professionnelle", a ajouté la ministre.

Les entreprises signataires se sont engagées à respecter "dix engagements" autour de quatre axes: "faire évoluer les représentations liées à la situation des salariés-aidants", "créer un environnement" qui leur soit "favorable", "éliminer les pratiques discriminantes" à leur égard et "aider au retour" d'un salarié parent-aidant.

"Tout le monde est fier d'arriver dans l'entreprise et de dire +je viens d'être papa ou maman+. C'est plus compliqué de pouvoir dire +Tu sais, ce week-end, maman est tombée et j'ai été prévenue par un voisin+. C'est beaucoup une question de parole libérée", commente Emmanuelle Lievremont, directrice Santé et Qualité de vie au travail chez L'Oréal, venue signer cette charte.

Selon elle, l'engagement de grands groupes "bougera forcément les lignes dans les entreprises".

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