Le gouvernement "n'écrit pas" les dépêches de l'AFP", déclare Rima Abdul Malak

Le gouvernement "n'écrit pas" et "ne corrige pas les dépêches de l'AFP", a souligné la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, interrogée mardi par un député RN reprochant à l'Agence France-Presse de ne...

la ministre de la Culture Rima Abdul Malak à la sortie de l'Elysée, le 20 septembre 2023 à Paris © Ludovic MARIN
la ministre de la Culture Rima Abdul Malak à la sortie de l'Elysée, le 20 septembre 2023 à Paris © Ludovic MARIN

Le gouvernement "n'écrit pas" et "ne corrige pas les dépêches de l'AFP", a souligné la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, interrogée mardi par un député RN reprochant à l'Agence France-Presse de ne pas qualifier directement le Hamas de "terroriste".

"Si le ministère de la Culture finance en partie l'AFP, l'AFP n'est pas une agence gouvernementale, c'est une agence de presse indépendante", a lancé la ministre, face à cette polémique relayée par le parti de Marine Le Pen.

"La France a très clairement défini le Hamas comme un groupe terroriste ainsi que l'Union européenne et un très grand nombre de pays", a rappelé Rima Abdul Malak.

De son côté, l'AFP, "à l'instar des agences Reuters ou Associated Press", a expliqué "que depuis plus de 20 ans, ils ont pris cette consigne de ne pas utiliser le mot terrorisme pour s'en tenir aux faits", a ajouté la ministre. 

"Les faits décrits dans le cas des attaques barbares du Hamas sont suffisamment clairs pour que tout le monde comprenne qu'il s'agit d'actes terroristes", poursuit la ministre. 

"Je peux comprendre que le choix de ne pas utiliser ce mot de terroriste puisse susciter des remous, des incompréhensions, des indignations" mais "le gouvernement n'écrit pas les dépêches de l'AFP et ne corrige pas les dépêches de l'AFP", a-t-elle insisté.

"L'AFP établit ses consignes rédactionnelles en toute indépendance", a expliqué dimanche Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP. "On privilégie le journalisme de terrain, les faits et la description factuelle des événements, qui inclut les choses qui sont atroces".

S'agissant du Hamas, l'AFP précise systématiquement dans sa production qu'il est qualifié de terroriste "notamment par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et Israël".

Selon sa charte éditoriale, l’Agence ne doit qualifier elle-même de terroriste aucun mouvement, groupe ou individu. Elle ne le fait qu’en citant une source et en utilisant des guillemets, a-t-elle rappelé samedi dans un communiqué.

La ministre s'est dite d'autre part "choquée" par "la mention de l'exemple de Nelson Mandela dans un des communiqués d'explication de l'AFP". Pour illustrer le caractère "extrêmement politisé et sensible" de l'emploi du mot terroriste, mais sans établir de parallèle, ce texte rappelait que de "nombreux mouvements ou personnalités issus d'une résistance, un temps qualifiée" comme tel, ont été reconnus par la communauté internationale, l'exemple "le plus emblématique" étant "sans doute Nelson Mandela" en Afrique du Sud.

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