Le GESSA : plus de 200 personnes !

Basé à Maubeuge, le Groupement d’économie solidaire Sambre-Avesnois illustre la diversité de ce secteur de l’économie : maraîchage bio, services à la personne, réalisation de travaux, tourisme, recyclage d’objets… Avec l’insertion comme vocation.

L’épicerie de Ferrière la Petite. Un commerce de proximité dans ce village proche de Maubeuge mais qui a conservé son caractère rural. Nicole Fourmentin s’en occupe avec Francis Druez.
L’épicerie de Ferrière la Petite. Un commerce de proximité dans ce village proche de Maubeuge mais qui a conservé son caractère rural. Nicole Fourmentin s’en occupe avec Francis Druez.
D.R.

Eric Besse, le directeur, en compagnie d’Annick Bry, directrice des ressources humaines, et de Sofia Lettifi, assistante RH.

A l’échelle de l’arrondissement d’Avesnes-sur-Helpe, qui comprend la Sambre et l’Avesnois, se met en place une déclinaison locale de la politique publique orchestrée par le Conseil régional en vue de développer l’économie sociale et solidaire. Pour cet arrondissement du sud du Nord, l’agglomération Maubeuge Val de Sambre est son partenaire institutionnel.

Le GESSA, c’est-à-dire le Groupement d’économie solidaire Sambre-Avesnois, est l’un des acteurs du territoire qui illustre à la fois le poids économique de ce secteur de l’ESS, son éthique (l’insertion, le bio, le recyclage…) et la diversité de ses activités. «Le groupement a été créé en septembre 2009, explique son directeur, Eric Besse, afin de chapeauter quatre autres associations (voir ci-dessous). En fait, elle mutualise, pour elles, les fonctions d’encadrement et d’accompagnement, de direction, de comptabilité, de ressources humaines et donc tout ce qui concerne le recrutement, le suivi des contrats, l’organisation des formations, le lien avec les services publics de l’emploi) et la comptabilité.» En 2011, le GESSA représentait six personnes.

 

Trois caractéristiques réunies. Eric Besse explique que le budget global s’équilibre avec 50% des recettes venant des prestations réalisées et 50% des subventions (Etat, Région, Département, Intercommunalité, collectivités…). Pour lui, il s’agit bien d’économie sociale et solidaire «puisqu’on y trouve ces trois caractéristiques et valeurs : l’économie avec les mêmes préoccupations que les acteurs classiques ; l’utilité sociale, par l’insertion et les services rendus ; le développement durable, par le respect de l’environnement et de l’individu».

Selon le rapport moral de 2011, les différentes activités chapeautées par le GESSA représentaient 83 personnes, des permanents, en CDD ou en CDI, et 136 personnes en contrats en insertion. Soit plus de 200 personnes en tout, réparties entre les cinq structures.

D.R.

Le potager derrière la maison de retraite Sainte-Emilie à Maubeuge. Un hectare entretenu et cultivé par les Jardiniers de l’espoir.

AGIIE. L’Association de gestion et d’innovation par l’insertion économique, lancée en 1995, est la plus importante des quatre associations avec ses 151 personnes (dont 130 en contrat d’insertion). Sa particularité : bénéficier de deux agréments. D’abord celui d’atelier-chantier d’insertion (ou ACI). Ce qui lui permet de répondre à des marchés publics et de vendre des produits fabriqués en interne, mais ne l’autorise pas à intervenir sur le patrimoine privé. Ensuite, celui d’entreprise d’insertion (ou EI), agrément grâce auquel elle peut travailler pour tous les publics : particuliers, entreprises, collectivités.

 

Voici un résumé des activités que ces agréments recouvrent.

AGIIE (agrément atelier-chantier d’insertion). L’agrément ACI lui permet de réaliser des travaux divers : le maraîchage biologique (à Maubeuge et Trélon). A Maubeuge, en pleine ville, «Les Jardiniers de l’espoir» ont pu bénéficier gratuitement, depuis 2004, d’un terrain d’environ un hectare appartenant à la maison de retraite Sainte-Emilie. Ils y pratiquent la culture des légumes et proposent, sous la conduite de Jean-Pierre Letertre, plusieurs formules de vente directe, principalement sous la forme de paniers.

Autres activités : travaux dans le bâtiment (écoles, HLM, chantiers de l’Etablissement public foncier) ; travaux dans le patrimoine rural avec la brigade du patrimoine du Guide du Pays de Trélon (remise en état de murs communaux, de calvaires, de trottoirs) ; l’artisanat avec les Figurines (accueil d’un public féminin et création) ; l’entretien des gares et arrêts de la SNCF (contrat avec la Région) ; des travaux dans l’environnement (avec l’Office national des forêts et le Parc naturel régional)…

Une ressourcerie. Gros projet de l’AGIIE en 2012 : l’ouverture de la Ressourcerie de Ferrière-la-Grande, dans la zone économique du Bois-Castiau. Elle a démarré en avril 2012 (pour la collecte et l’apport volontaire) et son magasin est en service depuis septembre. Un partenariat a été mis en place avec l’agglomération Maubeuge Val de Sambre (propriétaire du bâtiment). Le principe, rappelons-le, est de collecter divers objets récupérables et de les remettre en état en vue d’une revente. Ce projet a revêtu deux aspects : d’abord, un chantier de rénovation du bâtiment industriel qui l’abrite, puis le fonctionnement proprement dit de l’activité de la ressourcerie. Elle doit encore monter en puissance. Une étude était en cours, début septembre, pour des contrats de collecte de cartons et plastiques dans les entreprises.

AGIIE (entreprise d’insertion). En tant qu’entreprise d’insertion, l’association a développé d’autres activités : le second œuvre du bâtiment à l’échelle de tout l’arrondissement, un commerce alimentaire de proximité à Ferrière-la-Petite ouvert en 2007, le relais “Eco-Vélo” de Ferrière-la-Grande (structure d’hébergement, d’animations et de randonnées) dans l’ancienne gare et en bordure de la voie verte (900 nuitées réalisées dans les onze premiers mois de 2011).

D.R.

L’épicerie de Ferrière-la-Petite. Un commerce de proximité dans ce village proche de Maubeuge mais qui a conservé son caractère rural. Nicole Fourmentin s’en occupe avec Francis Druez.

Proxim’service. Troisième association née en 1998 : une activité d’aide à la personne à domicile (ménage, confection des repas, aide à la toilette mais pas les soins). Eric Besse précise que le statut a changé. «Toutes ces activités sont en difficulté en France. Pourquoi ? En résumé, pour des raisons d’adéquation entre les logiques publiques et les logiques privées. Alors, pour pérenniser les emplois, explique-t-il, une transformation juridique a été opérée : l’association est devenue une société par actions simplifiée, créée l’an dernier, avec trois associations comme actionnaires, mais pas le GESSA.» Proxim’service, dont le nom va légèrement évoluer, représente 47 personnes. Nombre d’heures effectuées en 2011 : 45 503.

Vital services.  Cette activité de 7 emplois concerne des services à la personne comprenant d’abord le portage de repas à domicile une fois par jour (activité reprise il y a plusieurs années à un privé en liquidation). Les achats sont faits auprès d’une centrale. Trois véhicules tournent sept jours sur sept pour assurer ce service. «Cela représentait 37 319 repas en 2011 dans tout l’arrondissement, avec plus de souplesse qu’un service public dans les menus et le rythme des livraisons», précise le directeur.

Autres services : le jardinage, le bricolage, l’informatique à domicile. Ces services profitent pour l’essentiel à des particuliers.

Vital services mobilité. Lancé en 2004, ce service de 8 emplois assure de l’information sur les transports en commun (1 460 appels en 2011). Il souhaite s’étendre aux personnes à mobilité réduite et réalise des transports occasionnels (161 880 km en 2011 et 5 473 passagers). L’association a remporté un marché lancé par le Département concernant le transport des enfants de l’Aide sociale à l’enfance. Un troisième véhicule de neuf places a été acheté pour cela.

Contact GESSA à Maubeuge : 03 27 66 21 37.