Entreprises
Le Genom gagne à être davantage connu
Le groupement d’employeurs (GE) repose sur l’initiative d’acteurs économiques pour répondre à leurs besoins de compétences. L’emploi est ici créé par le regroupement d’entreprises solidaires, adhérentes, qui mobilisent la main-d’œuvre via la mise à disposition des salariés du GE qui partagent leur temps de travail entre ces structures. Le dispositif, à bien des égards, a encore une image perfectible, malgré sa pertinence, surtout en temps de crise. À l’exemple du Genom en Moselle.
Dans la lettre d’information à ses adhérents, le président du Groupement d’Employeurs en Nord Moselle (Genom), Michel Donny, notait : «Force est de constater que les emplois en temps partagé par le biais de groupements d’employeurs sont peu connus ou reconnus. Lorsque nous en parlons, beaucoup adhèrent à ce concept en le jugeant génial, mais le pas n’est pas souvent franchi pour faire partie d’un groupement d’employeurs. Depuis plusieurs années, le Genom ne progresse pas comme nous le prévoyions en termes d’adhérents, malgré nos efforts soutenus. Cela me taraude l’esprit et je cherche à savoir pourquoi !» Une réflexion de bon sens.
Le GE, couteau suisse
Car, c’est vrai, malgré leur antériorité remontant aux années 80-90, les groupements d’employeurs en France pâtissent d’un déficit d’image. Leur objet principal est de mettre à la disposition de leurs adhérents des salariés liés au groupement par un contrat de travail. Le GE peut alors apporter à ses membres son aide ou son conseil en matière d’emploi ou de gestion des ressources humaines. Cette mise à disposition peut avoir pour objet le remplacement de salariés suivant notamment une action de formation. Le système permet aux TPE et aux PME de faire face aux fluctuations d’activité, à la saisonnalité, aux difficultés de recrutement et de mobilisation de compétences spécifiques sur certains territoires ou pour certains métiers. Outre la mise à disposition de salariés et la coordination de l’emploi entre les entreprises du groupement, les GE peuvent proposer une offre de services dédiée à la sécurisation des recrutements et à la gestion des ressources humaines et contribuer au développement économique des entreprises et à la sécurisation des parcours professionnels et rapprocher des acteurs publics et privés en affectant du personnel à des activités communes d’intérêt général comme l’animation, le sport, la culture, le tourisme, le secteur sanitaire et social.
Le Genom connecté
Ni intérim, ni groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification, les groupements d’employeurs se comptent au nombre de plus de 700 en France. Le Genom est adhérent du Syndicat National des Groupements d’Employeurs (SNGE). Le récent séminaire déroulé à Nantes a mis une priorité : communiquer. C’est un peu le nerf de la guerre, dans notre époque hyperconnectée et rythmée par les réseaux sociaux. Ici, le Genom a fait un pas important ces derniers mois, avec l’arrivée en son sein d’une community manager et une présence accrue sur la planète web. Il a fêté l’an passé ses 20 ans. Avec ce leitmotiv : «mettre à disposition de ses adhérents des salariés en partageant leur temps de travail et transformant ainsi des emplois précaires en emplois permanents, emplois qui n’auraient jamais existé sans ce cumul de besoins partiels identifiés. Ces organisations peuvent ainsi employer des compétences qu'elles ne pourraient recruter seules et disposer d'un personnel stable, fidélisé et formé, à un coût raisonnable.»
16 000
Le nombre de salariés embauchés au sein des groupements d’employeurs, dont 12 500 salariés en équivalent temps plein, pour 75 % d'emplois à temps complet et 70 % des salariés en CDI.