Le fonds 1er secours aide les entreprises en difficulté
La Région et les tribunaux de commerce s’engagent, via le fonds 1er secours, pour venir en aide aux entreprises en difficulté. Ce nouvel outil destiné aux entreprises de plus de trois ans se traduit par une avance remboursable pouvant atteindre 50 000 euros.
C’est une première en France. Afin de mieux répondre à l’enjeu de la prévention des difficultés, la Région et les tribunaux de commerce proposent un nouvel outil aux entreprises en prenant en compte les situations non couvertes par les dispositifs existants. « Quand j’ai débuté mon mandat de président au tribunal de commerce de Lille, j’ai tout de suite été frappé par les statistiques abominables en termes de dépôts de bilan », se souvient Éric Feldmann. Des chiffres tellement alarmants qu’il en discute avec plusieurs élus, dont Xavier Bertrand, alors maire de Saint-Quentin. « Il fallait réagir et aider les chefs d’entreprises à sortir la tête du guidon pour préserver les emplois. Les entreprises sont des personnes morales qui comme n’importe quel humain peuvent à un moment donné de leur vie tomber malade », souligne le président du tribunal de commerce de Lille Métropole qui qualifie ses homologues et lui-même d’« urgentistes de l’économie ». Un coût de deux millions d’euros Un appel qui n’a pas laissé insensible Xavier Bertrand, élu depuis président des Hauts-de-France : « C’est bien de créer des emplois, mais c’est tout aussi important de les préserver. C’est pourquoi la Région va débloquer deux millions d’euros par année pleine pour ce dispositif sans précédent ». Une somme qui pourrait bien être revue à la hausse. « Nous ferons un premier bilan dans six mois, un an. Si on peut être encore plus efficaces, nous n’hésiterons pas à augmenter le budget. Je considère que ce n’est pas de l’argent jeté par les fenêtres », a défendu l’ancien maire de Saint-Quentin.
De 5 000 à 50 000 euros
Cette aide financière prend la forme d’une avance remboursable, sous 36 mois, de 5 000 à 50 000 euros. Elle est destinée aux petites entreprises (moins de 25 salariés) de plus de trois ans qui sont confrontées à « des trous d’air les mettant en difficulté, comme une baisse importante de leur chiffre d’affaires ou une augmentation significative de leur besoin de fonds de roulement », précise Éric Feldmann. Les demandes seront étudiées au cas par cas par les présidents des tribunaux de commerce en qui Xavier Bertrand a « une totale confiance ». « Je sais leur efficacité puisque j’ai toujours travaillé de manière étroite avec eux. Tout ce monde du droit fait un travail remarquable pour sauver des emplois », a précisé le président des Hauts-deFrance qui souhaite faire de ce fonds de 1er secours une aide « souple et rapide ». « Quand vous avez besoin d’oxygène pour vous relever ça ne peut pas attendre », a-t-il ajouté.
L’accord a été signé à l’hôtel de Région d’Amiens en présence des onze présidents de tribunaux de commerce des Hauts-de-France. Les premières aides pourraient être débloquées très rapidement, « dès le mois de mai ou le mois de juin », prévoit Xavier Bertrand.