Le financement, étape obligée de tout créateur d’entreprise

Le salon Créer a été l’occasion pour les institutionnels régionaux de rappeler, entre autres, qu’en matière d’entrepreneuriat, le Nord-Pas-de-Calais était «sur la meilleure pente». La journée du lundi 16 septembre était consacrée au financement, clé de voûte d’une création d’entreprise réussie.

Relever le pari de la création, un des objectifs de Pierre de Saintignon et du monde consulaire.
Relever le pari de la création, un des objectifs de Pierre de Saintignon et du monde consulaire.

Sur les 11 dernières années, le nombre de créations d’entreprise a augmenté de 213% (+157% au niveau national). «Ce n’est pas pour rien que des grandes entreprises comme Amazon ou IBM décident de s’implanter en région», a rappelé Pierre de Saintignon lors de l’ouverture de cette 7e édition. Le premier vice-président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais en charge du développement économique, des nouvelles technologies et de la formation permanente a également précisé que le salon lillois est à la seconde place derrière son homologue lyonnais, avec, en 2012, 17 181 visiteurs, 176 exposants et 12 000 m2 d’exposition. «En potentiel de consommation, les études montrent que le Nord-Pas-de-Calais est à la tête de toutes les régions françaises», poursuit-il. Même si la crise n’est pas tout à fait derrière nous et que les indicateurs de reprise tirent doucement mais sûrement vers le vert, le dynamisme est toujours là. Le salon en est une preuve même si la fréquentation a baissé de 12% par rapport à 2012. La journée du lundi 16 septembre était consacrée au financement, une étape par laquelle tout entrepreneur doit passer. La conférence inaugurale – «Se financer en 2014» – a été l’occasion de rappeler les outils existants en région, tout en mettant en avant le parcours de trois dirigeants : Alexandre Castel de Station Energy, Victor Outters de Sylvagreg et Dominique Vautier d’Alkos Cosmétiques. Alexandre Castel a fait le choix du crowdfunding (voir La Gazette Nord – Pas de Calais n°8584 du 6 septembre 2013) et a ainsi pu lever 100 000 euros grâce à 25 actionnaires. Victor Outters, dirigeant de l’entreprise générale de bâtiment Sylvagreg, a évoqué sa quête de financements : «Nous avons cherché des investisseurs de compétences et des chefs d’entreprise régionaux qui gèrent aujourd’hui une partie de notre capital (un million d’euros, ndlr). Mais financer la croissance et l’innovation, c’est difficile dans des périodes compliquées. Les financeurs doivent prendre des risques avec nous !»  L’entreprise réalise aujourd’hui 50 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un effectif de 400 salariés.

 

Du côté des organismes… Bertrand Fontaine, directeur régional Nord-Pas-de-Calais de bpifrance : «Les dispositifs sont nombreux. On va rarement financer un projet dans sa totalité. Nous sommes des acteurs offensifs, nous allons provoquer le chef d’entreprise.» Du côté de Finorpa, Antoine Harleaux, son directeur général, a rappelé qu’en 30 ans d’existence, plus de 2 000 entreprises y ont fait appel. Finance d’amorçage, création, transmission…, Finorpa mise avant tout sur la qualité de l’équipe quand elle sélectionne un dossier. «La région a une chance, celle de mettre en réseau les différents organismes financiers», constate Thierry Dujardin, directeur général adjoint IRD, en citant notamment Finovam, nouvelle société régionale d’amorçage par fusion de Finorpa et d’Inovam, créée en juin dernier. Cette conférence a aussi été l’occasion de découvrir un nouveau venu dans le monde des financeurs : Nord France Amorçage, présidé par Etienne Vervaecke, créé il y a sept mois à peine. Cette structure de co-investissement intervient avec un financeur privé auprès des entreprises qui veulent diversifier leurs activités. Financé à 100% par la Région et l’Europe, Nord France Amorçage a déjà accompagné 13 entreprises pour 3 millions d’euros déployés. De quoi appuyer les ambitions du monde consulaire. «A horizon 2020, nous espérons que le Nord-Pas-de-Calais sera la troisième région européenne de la création d’entreprise», ambitionne Laurent Degroote, vice-président de la CCI Grand-Lille. «La crise est forte mais la région est dans sa renaissance. Depuis le second trimestre, on voit un signe de reprise avec de meilleurs indicateurs régionaux et un chômage des jeunes qui commence à diminuer», détaille Pierre de Saintignon.

Victor Mahieu

Relever le pari de la création, un des objectifs de Pierre de Saintignon et du monde consulaire.