Le Festival de Cannes retrouve son parrain Francis Ford Coppola

Les cinéphiles en rêvaient: Francis Ford Coppola revient en compétition au Festival de Cannes avec "Megalopolis", 45 ans après sa deuxième Palme d'or pour "Apocalypse Now" (1979)...

Le réalisateur américain Francis Ford Coppola entouré de sa fille Sophia Coppola et sa femme Eleanor Coppola à Beverly Hills en Californie, le 27 mars 2022 © Patrick T. FALLON
Le réalisateur américain Francis Ford Coppola entouré de sa fille Sophia Coppola et sa femme Eleanor Coppola à Beverly Hills en Californie, le 27 mars 2022 © Patrick T. FALLON

Les cinéphiles en rêvaient: Francis Ford Coppola revient en compétition au Festival de Cannes avec "Megalopolis", 45 ans après sa deuxième Palme d'or pour "Apocalypse Now" (1979), selon la sélection officielle dévoilée jeudi.

"Nous sommes ravis qu'il nous fasse l'honneur de venir présenter ce film", a commenté devant la presse Thierry Frémaux, délégué général du festival.

Le géant du cinéma, 85 ans, avait décroché sa première Palme d'Or avec "Conversation Secrète" en 1974. 

Les épithètes manquent pour qualifier "Megalopolis", film hors norme au budget de 100 millions de dollars. Les rumeurs les plus folles courent sur un casting emmené par Adam Driver, avec Jon Voight, Laurence Fishburne, Shia LaBeouf et Dustin Hoffman.

Le sujet du film reste pour l'heure vague, autour de la destruction d'une mégalopole qui ressemble à New York et une reconstruction qui se joue entre un architecte et le maire de la ville.

La presse américaine évoque un film testamentaire et le compare déjà à "Citizen Kane" d'Orson Welles (1941), considéré comme un des plus grands films de l'histoire du cinéma. 

- Trump, Limonov, Marcello... - 

La cuvée 2024 est plus qu'attendue après la belle histoire de la Palme d'Or 2023, "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, sacré en mars aux Oscars (meilleur scénario). "L'édition 2024 sera à la hauteur", a assuré la présidente du Festival Iris Knobloch, en conférence de presse. 

Thierry Frémaux n'a dévoilé que 19 films en compétition sur la vingtaine attendue d'ordinaire. Des longs-métrages seront sans doute annoncés ultérieurement.

Francis Ford Coppola n'est pas le seul lauréat d'une Palme d'Or à retrouver la compétition. Jacques Audiard (Palme d'Or 2015) retrouve La Croisette avec "Emilia Perez", croisement du polar et de la comédie musicale sur fond de narcotrafic au Mexique, avec les stars Selena Gomez et Zoe Saldaña.

Du côté des poids lourds, David Cronenberg intègre aussi la compétition avec "Les Linceuls", film de deuil porté par Diane Kruger et Vincent Cassel. Paul Schrader retrouve son acteur Richard Gere (comme pour "American Gigolo") pour "Oh Canada", sur un homme condamné par la maladie. "The Apprentice", qui parle du jeune Donald Trump, fait saliver avec Ali Abbasi derrière la caméra ("Border").

Le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov, autre habitué de Cannes, présentera son "Limonov" tiré du livre du Français Emmanuel Carrère.

Tout juste auréolée d'un deuxième Oscar, Emma Stone concourra dans "Kinds of Kindness" de Yorgos Lanthimos.

"Marcello Mio" de Christophe Honoré, évoquera Marcello Mastroianni (disparu en 1996,) à travers sa fille Chiara, dans un film aux côtés de sa mère Catherine Deneuve.

La Belle De Gaza

Parmi les absents notables de la compétition, il faut citer "Emmanuelle", nouvelle adaptation par Audrey Diwan de ce classique de l'érotisme, avec Noémie Merlant. Mais peut-être le film sera-t-il repêché plus tard. 

A propos des réalisatrices, il n'y en a que quatre en compétition, loin du record de l'an dernier, à 7. 

"Il faut une demi décennie pour juger d’une tendance, il y a tout de même quatre réalisatrices, ne l'oublions pas. La tendance est qu’il y a de plus en plus de réalisatrices dans le monde. Nous publierons bientôt une étude là-dessus, qu’il y a beaucoup plus de réalisatrices dans la sélection officielle qu’il n’y en a, en pourcentage, dans le reste du monde", a estimé Thierry Frémaux. 

Pour les angles politiques, il faut jeter un œil aux séances spéciales, hors compétition, avec "La Belle De Gaza", de la documentariste Yolande Zauberman, qui suit la trajectoire de transgenres palestiniens, et "L'invasion" du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa.

D'autres têtes d'affiche étaient déjà connues: Greta Gerwig, réalisatrice de "Barbie", présidera le jury. Et George Lucas, 79 ans, père de la saga "Star Wars", recevra une Palme d'or d'honneur lors de la cérémonie de clôture.

Kevin Costner, de retour au western, a gagné son ticket, hors compétition, tout comme "Furiosa", nouvel épisode de "Mad Max" de George Miller, qui montera les marches avec ses stars Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth.

L'ouverture, hors compétition également, reviendra à Quentin Dupieux, maître du décalage, avec "Le deuxième acte", réunissant Léa Seydoux et Vincent Lindon.

Et Camille Cottin, révélée par la série "Dix pour cent" et vue depuis chez Ridley Scott, sera la maîtresse des cérémonies d'ouverture et de clôture. 

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