Le e-commerce s’impose pour les courses de Noël
Dix milliards d’euros d’achat en ligne prévus pour Noël, 50 milliards sur l’ensemble de l’année. Pour les professionnels du e-commerce, le secteur se porte bien, même s’il abandonne ses taux de croissance spectaculaires, au fur et à mesure qu’il devient plus mature.
Pour Noël, les Français devraient dépenser plus de 10 milliards d’euros sur Internet. Et sur l’ensemble de l’année 2013, les ventes en ligne devraient franchir le cap de 50 milliards d’euros. Telles sont les estimations présentées par la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), le 20 novembre, à Paris. Pour les fêtes, l’institut d’études Médiamétrie a consulté 1 700 internautes sur leurs intentions d’achat en ligne. D’après les réponses, Internet restera au coeur des préparations des achats. 69 % des internautes pensent acheter leurs cadeaux en ligne pour l’occasion, un chiffre qui demeure stable par rapport à l’an dernier. La dépense moyenne, de 303 euros, est, elle, en baisse. Mais elle est compensée par le nombre accru d’acheteurs. Parmi eux, les seniors devraient être particulièrement actifs. Coté motivations, «le prix reste un critère déterminant. Le prix des produits et services, mais aussi celui de la livraison», explique Bertrand Krug, directeur de département chez Médiamétrie, qui estime que les internautes vont prêter une attention particulière aux offres promotionnelles. Quant aux types de produits demandés, les produits culturels figurent toujours en tête de file. Mais l’étude note une forte progression des coffrets bien-être ou restaurant. Autres catégories encore modestes, mais qui suscitent un intérêt croissant : les bijoux et les accessoires de sport.
Vers la maturité du marché
Au-delà des achats prévus pour Noël, le secteur du e-commerce se porte bien. Sa configuration évolue au fur et à mesure que certains usages se banalisent, comme l’achat d’un billet de train, et que d’autres apparaissent et se développent, à l’image du commerce via son smartphone. Ce troisième trimestre, la croissance du e-commerce a atteint 14 %, d’après la Fevad. Autre signe de maturité du marché, le nombre d’achats a légèrement crû passant de 5,1 a 5,4, en un an. Parlant, le montant annuel dépensé par chaque cyberacheteur augmente aussi. De ce fait, la croissance ne repose plus principalement sur les nouveaux acheteurs, lesquels sont de moins en moins nombreux. Toutefois, «le nombre d’internautes continue de progresser», annonce Bertrand Krug. D’après la société d’études, en un an, ils sont deux millions de plus. Et aujourd’hui, on compte au total 32,7 millions de cyberacheteurs, soit plus des trois quarts des internautes, contre 58 % environ, il y a un an.
Balances connectées
Si d’un coté le e-commerce se banalise, de l’autre, les produits et services privilégiés, les modes de consommation évoluent parfois fortement. Certes, parmi les sites favoris des internautes, certains semblent inamovibles, tel «voyages SNCF» , qui demeure le premier de sa catégorie (sites de voyages). Mais les produits recherchés par les internautes évoluent. Parmi les secteurs en croissance, figure, par exemple, celui des produits d’équipement pour la maison. Au sein de ce secteur très varié, les télécoms sont «le plus en croissance actuellement. Les changements de comportement, de mentalité, des habitudes de consommation profitent beaucoup à Internet», analyse Claude Terrier de GFK, société d’étude de marchés. C’est aussi le cas pour le petit électroménager, qui est en forte croissance sur le Web, notamment avec des produits connectés qui tirent le panier moyen vers le haut. L’électroménager, les appareils liés à l’image et au son, plus encombrants et qui nécessitent une logistique particulière, représentent une catégorie moins importante des produits vendus en ligne. Toutefois, ils ont connu une croissance de 8 % en 2012, et pour 2013, un taux à peine inférieur est escompté par les professionnels. En revanche, le secteur de la photo, «marché historique» sur le Web, y recule de 5 %. La chute est toutefois moins rude que dans les magasins physiques, où le repli atteint 8 %. Au chapitre des évolutions dans les modalités d’achat, le commerce via smartphone connaît un taux de croissance très important. Quant aux places de marché, elles «jouent un rôle de plus en plus important. Elles représentent 16% du volume réalisé par les sites qui les hébergent, avec 60 % de croissance. On voit la capacité du e-commerce à re-inventer son modèle de croissance», conclut Marc Lolivier.