Le double visage de la finance

Le Calaisien Franck Moreau est-il Janus au double visage ? N’exagérons rien : la particularité du créateur d’Opale développement est de pratiquer la finance dans deux domaines qui semblent en constituer les extrémités. D’un côté, il s’efforce d’obtenir les meilleurs taux pour ceux qui envisagent un investissement immobilier ; de l’autre, il accomplit la même démarche pour ceux qui, surendettés, cherchent à regrouper leurs prêts. Rencontre.

Franck Moreau devant les locaux qu’il occupe en partenariat avec d’autres professionnels.
Franck Moreau devant les locaux qu’il occupe en partenariat avec d’autres professionnels.

 

Franck Moreau devant les locaux qu’il occupe en partenariat avec d’autres professionnels.

Franck Moreau devant les locaux qu’il occupe en partenariat avec d’autres professionnels.

Arrageois de naissance, le quadragénaire Franck Moreau ne l’est pas resté longtemps : il se revendique calaisien “depuis l’âge de 10 ans”. Son parcours professionnel est déjà riche puisqu’on y relève des expériences chez P&O, TML et Eurotunnel. C’est chez 3 Suisses international que Franck Moreau fait connaissance avec les activités financières. Il a trouvé sa voie et réfléchit à la constitution d’une petite structure où il pourra manier la finance en indépendant. Il franchit les étapes classiques du créateur, trouve au passage sur sa route Calaisis initiative qui valide son projet et lui accorde un prêt d’honneur de 5 000 euros. Le 1er janvier 2011, Opale développement est créée. Il noue un partenariat avec Jean-Yves Boulogne, autre pionnier local de l’intermédiation bancaire, qui lui offre l’hospitalité de ses bureaux. Indépendant jusqu’au bout des ongles, Franck Moreau précise qu’avec M. Boulogne, il est “partenaire mais pas associé”. On mutualise certains moyens, des expériences, des relations mais chacun tient sa boutique…

La maison de vos rêves au meilleur prix. Voilà Franck Moreau négociateur, facilitateur, intermédiaire entre le public et les banques. Son fonds de commerce se répartit entre deux pôles bien distincts : les investisseurs immobiliers et les familles surendettées. Au bénéfice des premiers, il met les banques en concurrence pour obtenir le meilleur taux pour le crédit qui financera la maison de leurs rêves. Une tâche assez ardue où, comme de tradition dans l’immobilier, aucune rémunération n’est perçue tant qu’il n’y a pas transaction. Lorsque celle-ci intervient, M. Moreau est commissionné à hauteur de 1% de la valeur du bien, cette somme étant prévue dans le prêt négocié.

Il vous aide à vous en sortir. Vous êtes un peu cigale ? Un crédit pour la voiture, un autre pour du matériel high-tech, un crédit revolving pour toujours avoir un peu de trésorerie devant soi… Sans trop vous en apercevoir, c’est en signant un énième engagement pour régler en dix fois – avec ou sans frais – votre dernier coup de coeur que vous avez franchi la barre des 35% d’endettement par rapport à vos revenus. Evidemment, ça coince ! Là entre en scène Franck Moreau qui peut négocier le regroupement des crédits en un seul. Avec un taux plus raisonnable et une mensualité de remboursement plus modeste. Cette dernière caractéristique rend inéluctable l’allongement de la durée du prêt : l’étalement peut aller jusqu’à 12 ans. Comme pour l’autre aspect de son activité, la rémunération de M. Moreau est prévue au contrat. Dans ce domaine, elle est de 6%.

L’esprit de rigueur. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, Franck Moreau ne démarche pas le grand public pour assurer son portefeuille de clientèle. Ses prescripteurs sont les notaires, les agents immobiliers et les banques elles-mêmes, ainsi que… les huissiers dans la rubrique regroupements de crédits. M. Moreau affirme que le réseau que suppose son activité “se construit de bouche à oreille, sur la crédibilité du travail effectué”. Et en matière de crédibilité Franck Moreau professe que “pour tout ce qui touche à l’argent, il faut être rigoureux”. Nul doute qu’il le soit.