Le crowdfunding, plus qu’une simple alternative


Levier aujourd’hui bien connu des porteurs de projets ou d’entrepreneurs aguerris souhaitant boucler un tour de table de financement, le crowdfunding (financement participatif) s’affiche beaucoup plus qu’une simple collecte de dons. S’il est bien mené et travaillé, il renforce l’intérêt d’un projet donc son éligibilité auprès de partenaires publics ou privés dont les organismes bancaires.

Le crowdfunding, plus qu’une simple alternative

Près de 2,3 milliards d’euros ont été collectés l’an passé via le financement participatif (source : baromètre de l’association Financement participatif France (FPF). Le crowdfunding est aujourd’hui entré dans les mœurs et l’utilisation des plateformes permettant la mise en œuvre de ce dispositif est de plus en plus courante dans l’écosystème entrepreneurial. Depuis 2015, ce mécanisme financier connaît une expansion continue et le nombre de dons collectés a été multiplié par quatorze en France. Objectif principal : trouver des investisseurs et par la même occasion permettre d’avoir les fonds nécessaires notamment pour faire passer un dossier de prêts auprès des organismes bancaires. Passant par des plateformes spécialisées, le soutien à un projet peut se faire via un simple don (donc sans contrepartie), un prêt rémunéré ou encore un investissement pur et dur. L’an dernier, les dons effectués sur les plates-formes s’élevaient en moyenne à 82 €, les prêts rémunérés à 3 000 € et l’investissement en capital à 5 420 €. Avec ce dispositif, il est possible d’entrer au capital d’une entreprise sans être forcément un investisseur aguerri et aux reins plus que solides. «Le crowdfunding est devenu au fil du temps un levier actionné par les porteurs de projets. Nous regardons de près ce que cette typologie de financement apporte notamment en termes de personnes intéressées pour investir dans un projet. Cela peut être un gage de viabilité du projet si bon nombre d’investisseurs sont présents et répondent à l’appel. Il est certain que cela peut jouer en termes de crédibilité et de solidité lors de l’étude d’une demande de crédits ou de financement», assure un responsable de clientèle professionnel d’une banque régionale.


De l’abondement participatif...

Jugé souvent comme un simple financement alternatif au réseau classique de financement, le crowdfunding apparaît véhiculé aujourd’hui une autre image, disons plus sérieuse, que celle de simple communauté de donateurs se retrouvant autour d’un projet répondant à leur appétence sociétale. «Trop souvent, le financement participatif se limite à la notion de dons mais pour qu’il soit réussi, il y a tout un travail d’accompagnement à mener des porteurs de projets sur la mise en valeur de leur concept et sur la communication à l’externe. Une bonne campagne de crowdfunding prend du temps», assure Nicolas Matusiak, chef de projet d’Okoté (plateforme de financement de projets engagés lancé en septembre dernier par France Active Lorraine en Meurthe-et-Moselle). L’exemple de cette plateforme de financement de projets engagés dans le secteur de l’ESS (Économie sociale et solidaire) permet de voir l’appropriation réelle de cette typologie d’outils réservés auparavant aux seules plateformes spécialisées dans ce domaine. «Notre plateforme fonctionne sur le modèle d’abondement participatif : les dons des citoyens sont multipliés par les partenaires publics et privés qui s’engagent aux côtés des projets. Pour 1 € citoyen versé à un projet, une entreprise et une collectivité s’engagent à verser 1 €. Les dons sont multipliés par trois, un véritable effet levier pour les projets, pour la plupart en émergence», renchérit Nicolas Matusiak. Les porteurs de projets soutenus par cette plateforme de financement sont sélectionnés selon l’intérêt de leur concept ou produit et de sa viabilité sur le long terme. Une version fédératrice du crowdfunding mêlant citoyens, collectivités et entreprises pour mener des projets utiles à un territoire. Un impact sociétal de plus en plus regardé par les organismes bancaires, marque employeur et RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) obligent…

Crowdlending : la nouvelle tendance

Le crowdfunding, financement par la foule littéralement, c’est connu ! Le crowdlending, un peu moins. Cette forme de financement participatif recouvre des opérations de prêts à des PME et TPE souscrites par des particuliers mais pas seulement. Dans le cadre d’un financement par crowdlending, les porteurs de projets devront rembourser par la suite l’argent récolté. Des investisseurs institutionnels (à l’image des banques) peuvent participer à un financement via le crowdlending. Il peut prendre différentes formes : contrats de prêts ou encore émissions obligataires.