Le CRITT M2A dévoile sa nouvelle activité de métrologie

Annuellement, clients et partenaires sont invités dans le cadre du Sytec. «Notre objectif est de partager avec eux l’avancement de nos recherches, d’évoquer les évolutions de la filière, mais aussi de les remercier de leur fidélité», présente Jérôme Bodelle, directeur du CRITT M2A (Centre de recherche, d’innovation technique et technologique en moteurs et acoustique automobile). Comme pour le Mondial de l’automobile qui s’est tenue début octobre Porte de Versailles à Paris, le Sytec 2018 a fait la part belle à l’évolution des motorisations, notamment sur les questions d’hybridation des moteurs et sur les véhicules électriques. Les deux dernières années ont été particulièrement riches, tant la filière automobile connaît une profonde mutation. À l’heure où les constructeurs cherchent à trouver des solutions pour proposer des véhicules toujours plus propres, de nouvelles motorisations hybrides et électriques arrivent en effet sur le marché. Le Sytec est devenu un rendez-vous incontournable. Le CRITT M2A est en effet un acteur connu et reconnu à l’échelle mondiale. Dans le cadre de cette édition 2018, des visites dynamiques des installations avec toute une série d’ateliers et de démonstrations attendaient les visiteurs. «Nous avons proposé une découverte ou une redécouverte de nos quatre départements : turbo, électrique, acoustique et moteur», précise Jérôme Bodelle.

Pendant deux jours, le CRITT M2A a ouvert ses portes. ©ACT’STUDIO

Sans oublier les conférences et des essais de véhicules, avec, au programme, une Keynote de Luc Messien, délégué général de l’ARIA Hauts-de-France, une présentation de l’e-turbo ou encore toute une partie sur l’encapsulage acoustique du GIMP pour le bruit extérieur. «Ces conférences sont des moments privilégiés d’échange entre nos experts et les visiteurs, mais aussi l’occasion d’évoquer avec eux l’évolution de la filière et ses enjeux.»
Pendant deux jours, le CRITT M2A a accueilli 70 participants venus de toute l’Europe. Comme lors de chaque édition, ils ont eu l’occasion de monter à bord de véhicules hors du commun, en l’occurrence une Mégane RS et une Alpine, «deux véhicules sur lesquels nos équipes sont intervenues pour le développement et les tests moteur et/ou turbo».

Le Sytec 2018 a accueilli un peu plus de 70 participants. ©ACT’STUDIO

En évolution

Le CRITT M2A, au départ un discret centre de recherche indépendant spécialisé dans la réalisation d’essais moteur et dans l’ingénierie, fut créé par les élus du territoire pour apporter une réponse concrète à la fermeture de Charbonnages de France. Aujourd’hui, il travaille pour les plus grands constructeurs automobiles mondiaux. Dès 2007, après quelques années de balbutiement, le centre s’est structuré en devenant une SAS liée à la collectivité par un bail emphytéotique. «À l’époque, nous étions six salariés, nos clients étaient essentiellement régionaux et nous devions faire nos preuves», se rappelle Jérôme Bodelle. Le CRITT M2A compte désormais 46 collaborateurs, réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 6,04 millions d’euros, dont 50% réalisés à l’export. En outre, «20% de ce chiffre d’affaires est réinvesti chaque année en recherche et développement», souligne Jérôme Bodelle, avant d’évoquer les développements du centre technique. Il y a deux ans, la structure a fait le pari d’ouvrir un premier banc de tests pour les véhicules électriques et de développer une expertise dans le domaine des batteries et du stockage de l’énergie. «Nous étions précurseur, aujourd’hui nos choix s’avèrent payants.»

«20% de ce chiffre d’affaires est réinvesti chaque année en recherche et développement»

Métrologie

Au programme de cette édition 2018 du Sytec, des conférences et une visite dynamique des installations bruyaisiennes avec toute une série de démonstrations. ©ACT’STUDIO

Alors que le CRITT M2A est en train d’investir 10 millions d’euros pour compléter la phase un de son développement, d’ici quelques mois la structure disposera de 4 000 m2 supplémentaires, lui permettant de continuer à développer son expertise. «Nous disposerons de six bancs d’essais supplémentaires, avec notamment un banc dédié à des tests sur les packs complets de batterie. Nous investissons également dans un banc multivéhicules unique en Europe avec 4 moteurs de 500 kW, permettant la réalisation d’essais sur tous les types de motorisations et toutes les gammes de véhicules, de la plus petite citadine produite en série à la Formule 1, thermique ou électrique», se félicite le directeur. Autre grande nouveauté, la création d’une entité dédiée à la métrologie et à l’étalonnage. Baptisée CQM+ (Contrôle qualité métrologie), la nouvelle activité est indépendante et se base sur l’expertise et le savoir-faire de ses experts. «Nous savons étalonner et sommes même certifiés par les constructeurs automobiles qui sont très exigeants.» L’industrie, notamment agroalimentaire, et la santé sont de potentiels clients de CQM+. Son activité a démarré en juin dernier et a déjà remporté d’importants contrats nationaux : «Nous venons de décrocher le marché avec la BNF pour le calibrage et le réglage de l’ensemble de ses instruments de mesure. Nous intervenons également pour Toyota, Renault F1 ou bien encore Häagen-Dazs», précise Jérôme Bodelle. Si, pour le moment, CQM+ ne compte que 4 salariés, l’objectif est de montrer rapidement en puissance, avec entre 10 et 15 collaborateurs d’ici 3 ans, et de développer le chiffre d’affaires.