Le Crédit agricole Nord de France se rêve en «Banque des transitions»

Fort d’une production de crédits «historique», le Crédit agricole Nord de France a dégagé l’an dernier des résultats financiers en forte croissance. Après avoir choisi de conserver inchangée la taille de son réseau d’agences, la caisse régionale entend accompagner plus étroitement ses clients sur des problématiques majeures, comme la transition énergétique.

Christian Valette et Bernard Pacory, respectivement directeur général et président du Crédit agricole Nord de France, ont dressé un bilan "excellent" de l'exercice 2021.
Christian Valette et Bernard Pacory, respectivement directeur général et président du Crédit agricole Nord de France, ont dressé un bilan "excellent" de l'exercice 2021.

Les dirigeants du Crédit agricole Nord de France le reconnaissent : le triptyque crise sanitaire-plan de relance gouvernemental-politique monétaire extrêmement accommodante de la Banque centrale européenne a contribué à faire de 2021 une année «atypique». Pour autant, le président de la caisse régionale ne boude pas son plaisir. «L’exercice a été excellent, tant en termes de résultats que de conquête et d’investissement», a ainsi déclaré Bernard Pacory le 1er février, à l’occasion de la publication des états financiers annuels de l’établissement.

20 000 nouveaux sociétaires

De fait, son produit net bancaire consolidé a crû de 9,4% sur un an (à 653,6 millions d’euros), tandis que son bénéfice net a bondi de près de 60% (à 160,2 millions d’euros). Des performances qui résultent d’une activité commerciale intense dans la plupart de ses métiers. «En 2021, la production de nouveaux crédits a atteint 5,4 milliards d’euros – dont 470 millions d’euros de prêts garantis par l’Etat –, ce qui constitue un record historique», s’est réjoui Christian Valette, directeur général du Crédit agricole Nord de France. Autre motif de satisfaction, des relations ont été nouées avec plus de 53 000 nouveaux clients et 20 000 nouveaux sociétaires, dont le nombre s’établit désormais à 475 000. Représentant 43% de la clientèle globale, ce seuil se rapproche de la cible de 500 000 que s’est fixée la banque pour la fin 2022.

Un changement de paradigme

Alors que les diverses mesures de soutien à l’économie s’apprêtent à être progressivement levées, et que les taux d’intérêt ont commencé à repartir à la hausse après trois décennies de baisse quasi continue, «le paradigme est en train de changer», a toutefois prévenu Christian Valette. Mais, pour le banquier, l’essentiel est ailleurs. «Nous sommes entrés dans une période de mutations profondes de la société, qui implique d’accompagner l’ensemble de nos clients dans leurs propres transitions», a-t-il insisté. 

Tout en poursuivant ses investissements dans le digital afin, par exemple, de simplifier la souscription de ses produits et services en ligne, le Crédit agricole Nord de France a ainsi décidé de conserver ses 250 agences, y compris les plus petites d’entre elles, dans le but de maintenir un lien de proximité avec sa clientèle rurale. Auto-proclamée «Banque des transitions» par sa direction en 2019, la caisse régionale a aussi recruté ces derniers mois plusieurs «experts» sur les problématiques centrales du moment, liées notamment aux transitions agroalimentaire et énergétique.

Des objectifs énergétiques ambitieux

Il faut dire que celles-ci sont appelées à peser de plus en plus dans les arbitrages de la banque. Le Crédit agricole Nord de France s’est en effet engagé à réduire significativement son empreinte carbone. Or l’atteinte de cet objectif passera non seulement par une diminution de ses propres émissions de gaz à effet de serre, «de l’ordre de 5 à 6% chaque année» comme l’a rappelé Christian Valette, mais aussi par un moindre impact énergétique généré par les projets qu’elle finance.

Deux nouveaux sièges sociaux prévus pour 2026

En quête de locaux modernes et mieux adaptés aux nouveaux modes de travail (flexi-travail), le Crédit agricole Nord de France projette de construire deux nouveaux sièges sociaux, à Lille et à Arras. «Ces projets sont la démonstration que nous voulons rester ancrés dans les territoires», a insisté Bernard Pacory, président de la caisse régionale. Le choix de la localisation sera arrêté «dans les semaines qui viennent» pour le premier (surface d’environ 22 000 m²), et «dans quelques mois» pour le second (environ 14 000 m²). L’emménagement dans ces sites est prévu pour 2026.