Le courses au Drive, livrées sur le pas de la porte

Lancé par des anciens cadres de la grande distribution, Yper est un service de mise en relation entre particuliers qui permet d’assurer la livraison des courses en provenance de différents drives.

Cédric Tumminello, Jacques Staquet et Céline Boucheron.
Cédric Tumminello, Jacques Staquet et Céline Boucheron.


Utilisateur convaincu du drive, «LA grande révolution dans la consommation de ces dix dernières années», Jacques Staquet a vu poindre, peu à peu, la lassitude. «Au début, on est super content de ne plus avoir la corvée de courses. Mais, peu à peu, on se rend compte que c’est passer au drive qui devient la corvée», résume l’entrepreneur. Persuadé de tenir quelque chose, Jacques Staquet décide donc de monter Yper avec deux associés, Céline Boucheron, et Cédric Tumminello. La start-up voit le jour en janvier 2016, à la ruche d’entreprises d’Hellemmes. Avec leurs collaborateurs, au nombre de neuf aujourd’hui, ils ont développé un service de livraison de courses entre particuliers, sur le modèle des applications de covoiturage. «L’idée, c’est que si vous prévoyez de passer à votre drive dans la journée, vous vous inscrivez sur le site pour le faire savoir aux utilisateurs qui vivent près de chez vous ou dans une zone définie. Ils peuvent ainsi vous demander de leur ramener leurs courses en même temps que les vôtres, en faisant un détour le plus souvent minime.» Pour chaque livraison, facturée 5 €, 3,5 € dédommageant le livreur et 1,5 € rémunérant le site. Une façon, pour les uns, d’amortir les frais de leur aller-retour au drive ; pour les autres, de gagner du temps ; pour tous, de faire connaissance avec leurs voisins, assure Yper, pour qui la dimension communautaire est fondamentale. Comme chez Blablacar, la transaction se fait en ligne et est validée par un code, il n’y a pas d’échange d’argent liquide de la main à la main.

D’ores et déjà fonctionnelle, l’application Yper compte quelques centaines d’inscrits, surtout dans la région. Elle a vocation à gagner peu à peu les autres régions. Mais pour que le service fonctionne bien, il faut qu’il y ait un minimum d’inscrits, actifs sur le réseau, insiste Jacques Staquet. Le service peut aussi bien s’adresser régulièrement aux actifs débordés que dépanner occasionnellement un autre, en cas d’imprévu ou de voiture en panne. Il pourrait également permettre d’aider des personnes âgées ou handicapées à conserver leur autonomie.

 

«Nous donnons aux utilisateurs le choix de tout, depuis le magasin où il veut faire ses courses au livreur qui viendra chez lui, en passant par les créneaux de livraison, qui seront étroits. Comme toujours dans l’économie collaborative, un système de notation permet d’évaluer le service rendu (si la personne était ponctuelle, sympathique, etc.), pour aider les gens à choisir en toute confiance.»

 

Développé pendant neuf mois grâce au capital de 200 000 € amené par les fondateurs, Yper a par nature vocation à devenir «très gros», souligne Jacques Staquet. «Avec un modèle où nous gagnons très peu par transaction, bien entendu, il faut aller très vite pour gagner des parts de marché et des utilisateurs. Mais il s’agit d’inventer un marché, c’est difficile. Nous allons sans doute devoir nous appuyer sur des levées de fonds successives. La première devrait intervenir dès le début de 2017.» Elle pourrait notamment servir à financer une vaste campagne de communication autour d’Yper, si le bouche à oreille se révèle insuffisant au départ.