Le commerce de centre-ville en difficulté
Le commerce de centre-ville souffre sur l’arrondissement de Douai. De plus en plus de pas-de-porte restent vacants. La crise économique et les nouvelles normes d’accès pour les handicapés sont les principales explications de cette désaffection.
Depuis le début de l’année 2012, le commerce de centre-ville est fortement touché sur l’arrondissement de Douai. Alors que le taux de croissance est nul, la conjoncture est plus que défavorable pour les commerces et les entreprises. Plusieurs explications à cette situation. “Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans atteint les 25%. En parallèle, la consommation des ménages est de 0,2 point contre 0,3 à la même période l’année dernière”, précise Jean-Claude Stievenard.
Les habitudes des consommateurs changent : si jusqu’à maintenant, ils ont maintenu leurs achats importants (voiture, maison), le reste des dépenses est concentré sur l’alimentaire et le ludique. “Lorsque les gens ont un peu d’argent, ils le placent en banque. On sent qu’il y a des craintes quant à l’avenir”, poursuit- il. Par ailleurs, si le pouvoir d’achat a fortement augmenté ces dix dernières années, il y a en parallèle des hausses constantes (gaz, pétrole…) et au final les ménages ne vivent pas forcément mieux. Tout ceci a pour conséquence que les gens fréquentent de plus en plus le hard discount, ce qui ne fait pas l’affaire des commerçants du centre de Douai.
L’avènement d’Internet. Alors qu’il y a encore quelques années, les consommateurs étaient réticents à faire leurs achats sur la Toile, cette période est bel et bien révolue. “Les freins qui venaient des modes de paiement n’existent plus.” Alors que les achats en ligne ne représentaient que 22% entre 2010 et 2011, depuis le début de l’année les chiffres s’envolent. “Il est très compliqué pour les petits commerçants de définir des stratégies commerciales”, explique le vice-président de la CCI Grand-Lille. Ces commerçants doivent également faire face à une mise aux normes de leur accès pour les handicapés. Applicable d’ici fin 2015, cette loi va poser des problèmes aux gérants qui n’auront pas les moyens de faire les travaux nécessaires. “Quatre commerces sur dix disent ne pas être au courant de cette obligation, nous avons un gros travail à fournir”, insiste Jean-Claude Stievenard.
Accompagnement. Un travail d’autant plus important lorsqu’on sait que sur le territoire de la CCI Grand-Lille, il y a 1 500 commerces, dont 300 rien que sur le Douaisis. Dans ce contexte particulier, les services du Trade Center de Douai sont plus que jamais mobilisés concernant le commerce. “Nous avons plusieurs axes de développement à proposer au niveau de la qualité, de l’accueil, du développement durable ou encore de l’énergie”, souligne Thierry Collet, directeur général de l’établissement consulaire de Douai. Reste qu’aujourd’hui, les choses ne sont pas simples. Alors qu’on assiste à une migration des commerces vers les zones d’activité en périphérie, les centres-villes sont mobilisés pour d’autres activités, notamment culturelles et ludiques. “Trouver un repreneur pour les commerçants qui partent à la retraite devient dans ces conditions un véritable cassetête”, conclut le vice-président qui, malgré son attachement aux valeurs du commerce de proximité, se trouve impuissant face à la situation actuelle.