Le "cluster Sénégal" de coopération décentralisée démarre par le BTP

Cette structure qui vient de voir le jour veut développer des partenariats entre les PME sénégalaises et régionales du secteur de la construction, ainsi qu’avec les universités et les écoles de formation.

Françoise Dal, conseillère régionale, «fortement impliquée dans le projet» entourée des membres de la délégation sénégalaise.
Françoise Dal, conseillère régionale, «fortement impliquée dans le projet» entourée des membres de la délégation sénégalaise.

 

D.R.

Françoise Dal, conseillère régionale, «fortement impliquée dans le projet», entourée des membres de la délégation sénégalaise.

 

 

Deux secrétariats permanents créés : l’un à Dakar, l’autre à Lille. Ce que l’on appelle déjà «cluster Sénégal» prend progressivement forme. Pour marquer ce début, toute une délégation sénégalaise d’une dizaine de personnalités a séjourné en région du 10 au 17 février pour des séances de travail. Cette délégation a été reçue entre autres par Françoise Dal, conseillère régionale, Philippe Rollet, président de l’université Lille 1… Elle a visité le lycée BTP de Bruay-la-Bussière et rencontré des chefs d’entreprise. Ce projet de coopération pour le développement économique soutenu par le Conseil régional lie deux zones géographiques : une région française − le Nord-Pas-de-Calais − et l’ensemble du Sénégal. Pour ce pays de l’Afrique de l’ouest, ce cluster entre dans le cadre du partenariat public-privé. Premier secteur économique ciblé : le BTP. Au Sénégal où un centre de formation dans les métiers du BTP a été inauguré il y a deux ans, on a une idée assez précise des attentes liées à cette coopération. «Ce jeune centre de formation qui a été cédé au secteur privé a besoin d’être accompagné, de s’ouvrir pour mieux adapter ses formations aux réalités technologiques dans les métiers du BTP, explique Michel Faye, directeur de la formation professionnelle au Sénégal. L’idée c’est de créer des synergies entre ce centre de formation, nos écoles supérieures de formation dans les métiers du BTP, les entreprises, au travers notamment de transferts de technologies entre le Nord et le Sud.»

Dans le choix du secteur de la construction pour démarrer les activités de ce cluster, il faut voir le soutien d’Inotep, pôle régional d’excellence du BTP, au projet. Ce dernier, dans un premier temps focalisé sur l’activité de la construction, ne sera pas fermé aux autres secteurs.

Ce que le cluster Sénégal «n’est pas», martèle-t-on : un projet à caractère humanitaire ou de conquête de marchés. «Nous ne sommes ni dans la compassion ni dans la prédation économique, mais dans la coopération réciproque et partagée, fait savoir Franck Tognini, responsable d’un master à la faculté des sciences économiques de l’université Lille 1, coconcepteur du projet avec Inotep. Il s’agit de faire travailler ensemble des entreprises régionales et sénégalaises de façon responsable. Alors que l’Afrique est désormais convoitée par tous, le Nord-Pas-de-Calais a choisi de saisir de manière originale et pertinente les opportunités en veillant au développement endogène et à la création d’entreprises. C’est un projet tripartite puisque les dirigeants vont accompagner, coacher des étudiants mais aussi faire du transfert de compétences pour favoriser les créations d’emplois.»