Le cidre en pression, à l’assaut des comptoirs lillois

Au pays où la bière est reine, pas facile pour les nouveaux acteurs de se faire une place au zinc. Deux jeunes Lillois ont relevé le pari et lancent leur cidre à la pression, pour tenter de faire passer le goût du houblon aux Nordistes.

Maxime Wolff est, avec Romain Sauret, l'un des co-fondateurs de Mauret.
Maxime Wolff est, avec Romain Sauret, l'un des co-fondateurs de Mauret.
D.R.

Maxime Wolff est, avec Romain Sauret, l'un des cofondateurs de Mauret.

 

Le choix s’élargit pour les Lillois qui aiment fréquenter les nombreux bars de la capitale des Flandres. Sur les tireuses à bière, un nouveau venu affiche depuis quelques semaines son logo en forme de pomme stylisée : le cidre Mauret. Un produit inédit en France, lancé par deux jeunes entrepreneurs lillois, inspirés par les “ciders” anglo-saxons. C’est Romain Sauret, l’un des fondateurs de Mauret, qui a découvert ces cidres en pression lors d’un long séjour en Australie. Peu amateur de bière, il a été séduit par ce breuvage, très répandu là-bas, et a décidé, une fois rentré en France, de proposer un produit comparable. Mais surtout pas identique, prévient Maxime Wolff, qui s’est associé à Romain Sauret dans l’affaire. “Les ciders ont un côté très chimique, avec des saveurs et des couleurs très artificielles. Nous avons voulu créer un produit entièrement naturel, sans conservateurs, que nous avons élaboré avec un maître cidrier en Normandie, où le cidre est fabriqué. Mais pour autant, notre souhait, c’était d’avoir quelque chose qui s’éloigne du côté crêpe et terroir, auquel le cidre est trop souvent associé en France. Nous voulions un produit élégant, moderne et séduisant.

Parés pour l’Euro. De fait, le Mauret a rapidement convaincu les bars branchés de la Métropole : ils sont une douzaine à lui avoir fait de la place au bar. L’objectif fixé par les deux acolytes d’une trentaine de points de vente d’ici le début de l’Euro de football devrait ainsi être largement atteint. “On démarre mieux que prévu, se réjouit Maxime Wolff. On pensait être présents dans six ou sept bars au début, on en est déjà au double, et bientôt au triple. Et comme pendant l’Euro la région va recevoir beaucoup d’Anglo-Saxons, qui ont l’habitude de consommer du cidre en pression, on s’attend à une demande très forte.” Les deux fondateurs de Mauret ont déjà dû augmenter leur production d’un tiers par rapport aux prévisions, pour faire face à ce succès presque inattendu. “On s’est bien sûr entendu dire que ça n’allait pas marcher, qu’il n’y avait ‘pas de demande’. Mais une demande, ça se crée, et on y travaille ! On constate qu’il y a un vrai effet de nouveauté avec ce produit qui n’est quasiment pas connu en France. Si des bars proposent du cidre, c’est toujours en bouteilles, cachées au fond d’un frigo.” Et ceux qui l’ont goûté en redemandent, comme en atteste le carnet de commandes qui continue de se remplir après les premières livraisons. Mauret vise aussi la clientèle des bars à cocktails, les restaurants ou les traiteurs. A ce rythme, Romain Sauret et Maxime Wolff prévoient d’être rentables dès cette année et envisagent déjà de se lancer au national, “à condition de trouver un partenaire de confiance”. Un bar aux couleurs du Mauret doit également voir le jour début juin dans le Vieux-Lille.