Le CHU de Lille se dote d’un outil de pointe pour la production de médicaments
Le CHU de Lille a inauguré, en présence du président de la Région Hauts-de-France et d’une représentante de l’Union européenne, Aspectic Technologies, un automate qui fabrique des médicaments injectables.
Ce 30 mai, le CHU de Lille a présenté un automate fabriquant des médicaments injectables. Une réponse aux problématiques mises en lumière durant la crise sanitaire liée à la Covid-19. Les hôpitaux ont, particulièrement durant cette période, rencontré de nombreuses difficultés. «Ici, au CHU de Lille comme partout en France, nous avons rencontré des tensions très importantes sur l’approvisionnement de certains médicaments. Soit en raison d’une pénurie de matières premières, et dans ce cas nous ne pouvions rien faire. Soit parce qu'il s’agissait d’une rupture de production et/ou de problèmes de transport, ce à quoi nous pouvons remédier avec le matériel adéquat», introduit Pascal Odou, responsable de la pharmacie du CHU de Lille.
L’idée d’installer un automate capable de produire des médicaments au sein même du CHU de Lille apparaît alors comme une bonne solution. Le projet représente un investissement de 722 561,49 euros, financé en totalité par le fonds européen FEDER. L’hôpital se dote ainsi de l’automate Aseptic Technologies, une première française et européenne.
2 000 flacons produits par jour
L’automate, qui possède un bras motorisé à six dimensions, permet, à partir de principes actifs achetés par l’hôpital, de produire des médicaments injectables prêts à l’emploi, fermés et stériles. «Aseptic Technologies nous est très utile à plusieurs niveaux. Auparavant, les infirmières devaient, avant d’injecter un médicament au patient, le diluer : la plupart du temps, quand nous achetons des doses aux industriels, elles sont trop concentrées pour être injectées directement. Grâce à l’automate, les médicaments seront dosés à la perfection et il ne faudra plus les manipuler avant de les injecter. Ensuite, cela nous permet, par exemple, de faire de très petites doses pour le service de pédiatrie», explique Pascal Odou.
Surtout, l’automate sécurise la production et évite les ruptures. «En cas de crise, le robot peut passer de la production d’une petite à une grande quantité», affirme le responsable de la pharmacie du CHU de Lille. Ainsi, Aseptic Technologies produit entre 1 000 et 2 000 flacons de médicaments injectables par jour. Mais, en cas d’impératif majeur, le robot peut produire jusqu’à 8 000 flacons grâce à une production en continue, 24 heures sur 24.
Une production pour les Hauts-de-France
Actuellement, l’automate est en cours de qualification. Il devrait produire ses premiers flacons dès juin. Le CHU de Lille ne possède pour le moment qu'un brevet pour produire des médicaments injectables à destination des patients du CHU. «A terme, nous pourrions produire pour la métropole de Lille et même au-delà, pour la région Hauts-de-France.»
L'installation de l'automate a généré un coût, difficile à chiffrer, pour l’aménagement des locaux pouvant accueillir l’automate, la qualification de celui-ci, la formation du personnel et l’achat de consommables servant à la production des futurs médicaments.