Le chauffage, un secteur qui innove

Entreprise familiale, la société Lebrun a vu le jour en 1963. Créée par Jacques Lebrun à l’époque où les chauffages fonctionnaient essentiellement au charbon, l’entreprise a connu un développement régulier. Puis, l’exploitation charbonnière cessant progressivement, il a fallu se diversifier. Aujourd’hui, Elodie, Benjamin et Vincent Lebrun président aux destinées de la société qui leur a été transmise par leur père. Les établissements Lebrun jouissent d’une solide réputation dans la vente de bois, de pellets et encore de charbon. Mais l’entreprise se réinvente et vient de réaliser des investissements afin d’apporter des nouveautés sur le marché des combustibles. «Tout est né d’un voyage en Tunisie. J’ai observé une dame qui écrasait puis allumait les grignons d’olives pour faire chauffer son thé… Ça a fait tilt !» se souvient Vincent Lebrun. Réputée pour sa production d’olives, la Tunisie offre de réelles opportunités et après trois années de développement, l’entreprise Lebrun est devenue actionnaire de la société Olive Cocal.

Des produits économiques et écologiques

Cette participation a permis à l’entreprise bruaysienne de recycler les noyaux d’olives et de les transformer en combustible, comme le souligne Vincent Lebrun : «La récolte se déroule en octobre. On collecte les grignons de cinq collectivités. Ils sont ensuite raffinés et transformés dans une usine installée à El Jem, qui emploie 45 personnes. On récupère 1,3 million de tonnes de grignons à ce jour. En fonction de la demande, nous allons accroître les gisements.» Sont produits sur place l’Olive grill qui est utilisé pour les barbecues. Pour le chauffage, un charbon a été mis au point : Inter olive. Ces produits se veulent plus écologiques car ils sont issus du recyclage. Enfin, argument de poids, les combustibles à base de noyaux d’olives sont moins chers que ceux provenant des énergies fossiles. La production arrive en France à Marseille et Le Havre. Les établissements Lebrun  commercialisent les nouveaux produits sur leur site de Bruay-la-Buissière, mais cette innovation ouvre d’autres portes. Le charbon à base de noyau d’olives séduit en Europe et des contacts sont pris dans divers pays. Des pourparlers ont été engagés pour trouver des débouchés en Chine. Les grignons d’olives interpellent aussi outre-Atlantique, puisque des pellets ont également été mis au point et sont très attendus au Canada.