Le chauffage bois, une réalité à Soissons
Inaugurée début octobre, la chaufferie centrale de Presles fonctionne au bois depuis mars dernier. Cofely-GDF Suez nous la fait découvrir dès maintenant.
La chaufferie, complètement transformée, dessert un réseau de chauffage urbain qui alimente le quartier de Presles (2 100 logements collectifs, lycée, locaux municipaux), bientôt l’école du Tour-de-Ville et le quartier de Chevreux, et à terme peut-être certains équipements publics comme le parc Gouraud ou le complexe aquatique. De la chaufferie, part l’eau chaude, à 95°. La déperdition annoncée est de 1° tous les 10 km, dans la mesure où les canalisations sont récentes et parfaitement isolées. Cofely dessert 48 “sous-stations”, à partir desquelles un autre exploitant, ou le même, gère en maintenance le service de chauffage. Actuellement, en fonction des marchés en cours, nous trouvons Cofely pour le chauffage des logements Logivam et de l’espace municipal, Dalkia pour le chauffage des appartements de l’Odes et Idex pour le lycée Léonard-de-Vinci. Un compteur de calories est situé dans chaque sous-station. L’abonné est le bailleur, le propriétaire des lieux chauffés, c’est à lui que le locataire doit s’adresser en cas de difficulté.Le bailleur contacte alors l’exploitant.
Un fonctionnement automatisé
Les sous-stations sont télésurveillées, en débit et en température. La chaufferie devrait consommer environ 10 000 tonnes de bois par an. Produit localement, ce bois arrive sous forme de plaquettes forestières (ONF) et de palettes (Picardie énergie bois à Fontenoy). Même si ce bois est transporté par camion, la proximité permet de réduire au mieux l’empreinte carbone. L’installation est équipée d’un condenseur (le premier en France à fonctionner !). Les chaleurs des fumées sont récupérées, seule de la vapeur d’eau est rejetée. Autres rejets, les cendres : elles sont humidifiées puis retraitées via la société Suez environnement. L’utilisation du bois a de multiples avantages : il s’agit d’une ressource locale et renouvelable, dont le bilan carbone est neutre. L’achat du bois constitue de plus un réel soutien à la filière régionale du bois. Le prix de la ressource est moins onéreux, d’autant plus que le taux de TVA applicable est de 5,5 % et non de 19,6 %. Les quittances des locataires devraient s’alléger assez rapidement (d’au moins 15 % sur le poste chauffage).
Dernière précision, la chaufferie utilise le bois, mais pas seulement. Pour les périodes de pointe de consommation, et par souci de diversité, le bâtiment abrite une chaudière gaz et une installation de cogénération*. D’ailleurs, il existe même une petite réserve de fioul : les brûleurs sont mixtes, gaz/ fioul. Le bois (on parle aussi de biomasse) devrait correspondre à 95 % des besoins de l’installation. « L’installation fonctionne de façon très automatisée, trois agents suffisent à la suivre », indique Mohamed Zaghouani, responsable de Cofely pour tout le département de l’Aisne (plusieurs centaines de chaufferies). En biomasse, Cofely dispose d’installations à Laon, Holnon, la nouvelle piscine de Guise…