Le Channel Logistics, futur géant de la Côte d’Opale

Les travaux de la plateforme logistique de 100 000 m² sur la zone de la Turquerie à Calais devraient démarrer dans les mois prochains.

Le site sera composé d’un entrepôt de 100 000 m2, de 128 quais de chargement, d’une immense zone de parking et de 27 hectares de terrain. © ICI Immobilier
Le site sera composé d’un entrepôt de 100 000 m2, de 128 quais de chargement, d’une immense zone de parking et de 27 hectares de terrain. © ICI Immobilier

La construction d’une plateforme logistique, grande comme quatorze terrains de football, avec à la clé la création de 400 emplois à Calais, sur la zone de la Turquerie : voilà la promesse faite en 2019 par Anthony Lespagnol, porteur du projet. Après des mois d’atermoiements, le point sur ce dossier.

Début des travaux à l’été 2021

Anthony Lespagnol le concède volontiers : «Les choses n'ont pas toujours été simples.» Pour autant, aujourd’hui, plus que jamais, ce dernier a des raisons d’y croire. 

Après les tergiversations sur la date effective du Brexit, puis les rallongements des délais administratifs en raison de la crise sanitaire, les choses vont désormais s’accélérer pour l’entrepreneur et ses équipes. «Nous avons finalement reçu l’avis favorable en décembre sur une demande d’autorisation environnementale. Il ne nous reste plus qu’à obtenir la signature du droit d’exploitation.»

Initialement prévus à l’été 2020, les travaux devraient démarrer en août, pour une durée de dix-huit mois et un coût total de 52 millions d’euros. Pour ce projet, Anthony Lespagnol, PDG de la société Val Invest, située à Valenciennes et spécialisée dans la promotion et l’investissement des bâtiments d'activités, s’associe en 2017 au groupe Duval.

Un territoire à haut potentiel

Ensemble, ils fondent Calais Log Invest et décident d’implanter un entrepôt logistique de 100 000 m², sur la zone d’activités de la Turquerie (ZAC) à Calais. Composé de 16 cellules de 6 000 m², il sera fonctionnel 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et totalement destiné aux activités de stockage, de gestion de flux, la préparation et l’expédition de commandes. 

«Le site se trouve idéalement placé à la jonction de différents points de dessertes stratégiques, avec les autoroutes A16 et A26, le port de Calais et Eurotunnel», complète Anthony Lespagnol.

Autre atout de la zone : la proximité de CargoBeamer. Le spécialiste du ferroutage en Europe a récemment débuté la construction d’une plateforme multimodale et d’une autoroute ferroviaire, et cela à 700 mètres seulement des 128 quais de chargement de Channel Logistics. «C’est un argument de poids pour nos futurs clients», concède Anthony Lespagnol. Enfin, la région Hauts-de-France dispose d’un réservoir humain et d’une main-d’œuvre qualifiée. Un «point crucial» pour ce natif du Nord qui tient «à valoriser le savoir-faire local» avec la création de 400 emplois directs d’ici 2023.

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Pour Anthony Lespagnol, «l’intérêt est de faire de Channel Logistics un modèle de la logistique de demain». © ICIbylionelpiquard

Une commercialisation en bonne voie

L’échéance des travaux ainsi fixée, la commercialisation des cellules de Channel Logistics «s’est intensifiée» et «des discussions sont en cours avec différents acteurs», assurent les investisseurs. Dans leur viseur, des distributeurs qui souhaitent envoyer leurs productions vers la Grande-Bretagne, et des Britanniques qui veulent bénéficier de locaux moins chers.

Et à ce jeu-là, les porteurs du projet ont une belle carte à jouer, avec une tarification à 40 euros le mètre carré, là où le prix moyen est de 70 à 80 euros le mètre carré dans le Kent, et même de 150 à 200 euros le mètre carré dans la banlieue de Londres. Mais pour Anthony Lespagnol, «au-delà de l’aspect lucratif et hors norme, l’intérêt est de faire de Channel Logistics un modèle de la logistique de demain».

Juliette Hay