Le Ceti affirme son identité et précise son offre
Presque deux ans après son inauguration, le Ceti (Centre européen des textiles innovants) entre dans une nouvelle ère. Pascal Denizart, fraichement nommé à sa tête depuis le mois de juin, explique pourquoi et comment.
Il va y avoir du changement ! Et pas seulement dans l’organisation des bâtiments du Ceti. Le nouveau directeur général, Pascal Denizart, a bien l’intention de donner au Centre européen des textiles innovants une identité à la fois plus affirmée et plus ouverte. Il est en train de mettre sur pied un nouveau business plan dont les détails seront donnés à la rentrée. Une initiative bienvenue, car le paquebot − toujours solitaire de la zone de l’Union − avait une image devenue floue, perdue entre une communication tonitruante lors de son ouverture et les décalages de mise en route liés aux arrivées décalées de toutes les machines. L’ensemble n’est opérationnel que depuis un an. En attendant, ceux qui avaient compris la finalité et les potentialités du Ceti l’ont bien utilisé. Pascal Denizart a fait les comptes : «Au 4 juillet, nous comptons 65 clients actifs, dont 35 sont des grandes entreprises françaises développées à l’international ; 21 sont européennes et 9 sont américaines.»
C’est sur ces premiers contrats que le nouveau responsable peut s’appuyer aujourd’hui pour y voir plusieurs axes, très encourageants. C’est d’abord une «lisibilité internationale et une crédibilité grands comptes». Il insiste particulièrement sur le poids du marché américain dans ces clients, avec comme référence l’autre grand centre dédié aux textiles innovants depuis 20 ans, le NCRC, en Caroline du Nord. «Le Ceti est une alternative européenne intéressante, avec une garantie de confidentialité», dit-il en préférant parler de «partenariat espéré» à mettre en place avec le centre américain, plutôt que de concurrence.
Ecoconception et innovation. Les premiers clients montrent deux grands marchés importants : le médical (avec Macopharma −Nord) et l’hygiène (avec Johnson&Johnson − USA). Pascal Denizart peut aussi citer Oxylane Group pour le sport. «L’équipement de la personne en général, sans oublier les transports et la maison sont des marchés en fort développement pour les textiles techniques», explique-t-il. En insistant sur un point commun à tous, particulièrement développé au Ceti : l’écoconception autant pour les matériaux que pour les produits. C’est l’un des axes majeurs de développement du «nouveau» Ceti, auquel il faut ajouter l’innovation. Elle pourra s’appuyer sur l’arrivée d’un nouvelle machine d’impression en 3D, mais aussi sur celle des nouveaux résidents appelés à venir favoriser «l’ébullition d’innovation» que souhaite le nouveau dirigeant : de nouvelles start-up (en plus de celles déjà présentes dans l’incubateur de Clubtex), des services de R&D externalisés au Ceti. «Le Ceti doit devenir le lieu unique de la créativité et de l’innovation pour les textiles techniques en France, sur des process en émergence ou de rupture. Que ce soit pour les grandes entreprises comme pour les PME», résume Pascal Denizart. Pour ce faire, il souhaite se rapprocher encore de toutes les forces régionales et eurorégionales en lien avec le textile (pôles de compétitivité et autres partenaires), pour mieux s’affirmer comme incontournable eu Europe.