Le Cercle débat de l’habitat durable
Le Cercle Côte d’Opale Synergie est venu faire étape dans l’Audomarois le 12 mars dernier pour son traditionnel déjeuner-débat dont l’intitulé était : “Le dévéloppement durable, à quoi bon ?”. Devant une vingtaine de personnes du monde économique ayant pris place à l’Hôtel du Golfe d’Acquin-Westbecourt, Mohammed Abdeselam, docteur en enérgétique et responsable du bureau d’étude Solener à Lille, est venu disserter sur le pourquoi et les comment de l’habitat durable.
Pédagogique, revenant sur les fondamentaux du développement durable, l’intervenant a pu paraître long avant que ne s’engage la discussion avec le public. Mohammed Abdeselam a rappellé que l’habitat durable était une question de santé publique, et pas seulement une problématique de logement. “Le projet d’un habitat durable se construit autour du confort”, a t-il indiqué. “Le développement durable, c’est le retour au bon sens”. L’expert a également fait état des objectif européens en terme de consomation enérgétique : “L’horizon enérgétique européen, c’est de diviser par 4 la consommation”. Et pour 2020, toutes les constructions devront être “positives” en terme de bilan enérgétique. Les solutions isolantes dans les constructions neuves se développent mais l’habitat existant ne sera pas entièrement renové. “Isoler par l’intérieur, l’extérieur, la ventilation double flux, l’eau chaude solaire, l’implantation des bâtiments… C’est souvent dans un mix qu’on trouve la bonne solution”, a-t-il plaidé.
Et notre architecture ?
Autour des tables, personne ne croit au respect du calendrier européen en terme de bilan énergétique des bâtiments. Bailleur social, Johan Duhoo a demandé des précisions financières sur la “durabilité” des constructions. “Nous, acteurs économiques, nous avons besoin d’amortir nos investissements, surtout lors de rénovations. Les coûts des solutions durable aujourd’hui sont telles qu’on se demande si ça vaut le coup”, a-t-il déclaré. L’intervenant n’a pu lui rappeller que la réglementation. Une autre convive : “Ne va t-on pas perdre notre architecture en s’obligeant à toutes ces normes ?”. Et notre bailleur social de rebondir : “Complétement. Le moindre style oblige à de nombreuses coupes et multiplie les frais”. Mohammed Abdeselam a répondu indirectement : “Il faut bien se rendre compte qu’on est en train de changer de manière d’habiter. Le ratio espace/ nombre de personnes engendre une nouvelle réflexion. Quelle est la bonne échelle pour penser collectivement en terme d’eau et d’énergie : l’îlot, le quartier, la ville ?”.