Arques : le centre de valorisation énergétique Flamoval veut séduire

Comme beaucoup de secteurs, l'industrie de valorisation des déchets a du mal à attirer de nouveaux salariés. Pour la semaine de l’industrie, Flamoval (Veolia) a donc ouvert ses portes pour une opération séduction.

La fosse peut contenir jusque 2 400 tonnes de déchets ménagers. © Aletheia Press/D. Boulogne
La fosse peut contenir jusque 2 400 tonnes de déchets ménagers. © Aletheia Press/D. Boulogne

A l’occasion de la semaine de l’industrie, le centre Flamoval d’Arques, site central dans le traitement des déchets dans les Hauts-de-France, a ouvert ses portes, ce mardi 19 novembre. Car le monde des déchets a du mal à séduire. Pourtant il a des arguments… tant le déchet est devenu une source de business. Il est désormais considéré comme une ressource, offre de nombreuses perspectives. «Nous possédons une division de recherche et développement, sourit Hervé Carron, directeur du pôle des unités de valorisation énergétique chez Veolia. Elle nous permet d’anticiper sur les réglementations et d'apporter des innovations, voire même, de créer des débouchés économiques». 

«Même si le meilleur déchet reste celui qu'on ne produit pas», rappelle Hervé Carron, ce centre, qui génère un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 millions d'euros, est un bel outil pour valoriser la filière et ses métiers. «Nous gérons 52 sites dans la région, avec 1 390 collaborateurs et plus de 50 métiers, poursuit-il. Nous avons 70 postes à pourvoir et un bel avenir pour celles et ceux qui se présenteront». 

Une industrie de l’énergie

Marius Zimolag, directeur adjoint chez Veolia, est intarissable sur les process. «Nous avons une fosse contenant jusque 2 400 tonnes de déchets. Un grappin les met ensuite dans une trémie emmenant le tout dans un incinérateur à 850°C, décrit-il. L'air est dépressurisé dans le bâtiment, il n'y a quasiment aucune odeur. Notez que le déchet passe d'abord par deux phases de dépoussiérage pour ôter les premiers polluants». Tout au long du process, de multiples capteurs mesurent et vérifient les opérations.

L’incinérateur et la chaudière forment un formidable enchevêtrement de tuyauterie. © Aletheia Press/D. Boulogne

Ces technologies de pointe sont au service de la production énergétique française. Fonctionnant 24 heures sur 24 et géré par le groupe Veolia, le centre de Flamoval traite 103 000 tonnes de déchets ménagers par an. Auto-suffisant en énergie, il peut fournir 15 000 foyers chaque année et présente un rendement énergétique de plus de 90%. En effet, l'incinération des déchets produit, chaque année, 20 000 MWh d'électricité et 90 000 MWh thermiques. La chaleur permet de chauffer un circuit d'eau dans une chaudière de 60 bars et crée 38 tonnes de vapeur à l'heure pour alimenter un groupe turbo-alternateur et produit de l'électricité.

Valoriser au mieux les sous-produits

Le centre Flamoval, suite à un investissement du syndicat mixte de Flandre Morinie (qui regroupe des collectivités du Nord et du Pas-de-Calais pour plus de 330 000 habitants) alimente le réseau de chaleur de la Cartonnerie Gondardennes de Wardrecques, située à quelques kilomètres. Les fumées produites traversent de nombreux filtres, seule de la vapeur d’eau est rejetée. Les cendres, quant à elles, sont envoyées vers des sites classés. Les mâchefers (des agrégats d'incinération) sont envoyés par voie fluviale et réutilisés dans la fabrication de remblai routier. Un vrai projet d’économie circulaire…