Le canal Seine Nord Europe au cœur d'une nouvelle réunion publique
Une réunion publique sur le canal Seine Nord a rassemblé plus de 600 personnes le 15 septembre à Péronne. Les élus locaux veulent régionaliser le projet, et prendre le relais financier de l’État jusqu’en 2019.
Mi septembre, les élus régionaux et départementaux des Hauts-de-France ont proposé au gouvernement de reprendre la responsabilité du projet du Canal Seine-Nord soumis, comme les autres projets d’infrastructures de transports, à la “pause” décrétée par le gouvernement. Xavier Bertrand, président de Région, élus, chambres consulaires et chefs d’entreprises des cinq départements ont lancé un appel à la mobilisation pour une réunion publique le 15 septembre à l’Espace Mac Orlan de Péronne. Il fut entendu, plus de 600 personnes sont venues.
Régionaliser le projet
Stéphane Demilly, député de la Somme qui travaille depuis 15 ans sur le projet, a ouvert le débat en se montrant très offensif : « Ras le bol des atermoiements des gouvernements successifs, des pauses, des périodes de réflexion, des reports en espérant qu’un jour nous baisserons les bras et que ce canal tombera aux oubliettes. C’est bien mal nous connaître car nous ne lâcherons rien jusqu’à sa mise en service effective. Il faut que la parole de l’État soit respectée ». Ce dernier a fait allusion aux déclarations d’intérêt de ce projet, faites par les anciens ministre et Président de la République. Xavier Bertrand a rappelé que la solution pour faire avancer le projet est « que nous prenions nous-mêmes la responsabilité et la direction du canal, et qu’il soit régionalisé, ce bien sûr en accord avec mes homologues des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l’Oise et de l’Île-de France. Le canal, aujourd’hui, est un établissement public d’État. Nous l’avons exposé devant les ministres des Transports, Élisabeth Borne, et de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin. Par ailleurs, nous avons confirmé notre proposition faite en juillet, de prendre le relais financier de l’État jusqu’en 2019 pour permettre le démarrage du projet. Lançons aujourd’hui au Président de la République et au gouvernement, l’appel de Péronne, car nous n’aurons jamais plus une telle opportunité. » Il y a une réunion du conseil de surveillance début octobre et la Région des Hauts-de France veut une réponse ferme et définitive pour la mi-octobre. Positive bien sûr. L’Union européenne pourrait se lasser de ces retards et reports et attribuer les deux milliards d’euros à d’autres pays européens. Ce serait dommage pour les emplois générés, soit environ 10 000 pendant le chantier et 30 000 en comptant son fonctionnement.
Pour rappel, le canal Seine Nord ce sont 107 kilomètres de long entre Compiègne (Oise) et Aubencheulau-Bac (Nord), 54 mètres de large, quatre plateformes multimodales, pour un investissement de 4,9 milliards d’euros. Au cœur d’un réseau européen, il devrait permettre de désengorger les routes et de doubler les trafics fluviaux. Une barge devrait transporter l’équivalent de 200 camions alors que 13 000 empruntent l’A1 chaque jour.