Le canal à grand gabarit, attendu par le Pays Neslois
Rémi Pauvros député en charge de la configuration du Canal Seine-Nord Europe (CSNE) est venu à la rencontre des chefs d’entreprises et des élus du Pays Neslois. Une réunion qui a permis aux entreprises de réfléchir au véritable impact économique que va engendrer cette réalisation sur le secteur.
Il faut arrêter de penser que ce projet de canal est un rêve. Maintenant, il faut travailler sur la réalité », a annoncé le député Rémi Pauvros devant les responsables des quatre grandes entreprises agro-industrielles près du futur canal. Le député a en a profité pour féliciter le président de la communauté de communes André Salomé pour le travail important d’anticipation qui a déjà été fait. « Je peux constater que les élus et les entreprises ont pris le problème dans le bon sens depuis plusieurs années. Le canal va se faire et on ne met pas quatre milliards sur la table pour rien, c’est un outil qui a une justification économique. »
Un impact économique sur le secteur
Lors de cette rencontre, les élus ont voulu préparer les PMI et PME du secteur afin de répondre aux appels d’offres, l’objectif majeur étant de développer de l’emploi sur le secteur. « Ce chantier va débuter en 2017 pour se terminer en 2023. Les entreprises de travaux publics sont dans les startingblocks. On sous-estime encore ce que le canal apportera au niveau économique. Les ports vont redevenir des centres économiques de notre pays », a expliqué le député devant les chefs d’entreprises. Le Pays Neslois estime à 4 500 emplois directs pendant toute la durée du chantier, puis 3 200 emplois pérennes. Dans la logistique, l’industrie et le transport, 25 000 nouveaux emplois durables sont attendus en lien avec le canal.
Quatre entreprises agro-industrielles impatientes
Si les élus locaux travaillent depuis dix ans dans la perspective de ce projet et de la réalisation d’une plate-forme multimodale, les quatre directeurs des plus grosses entreprises du Pays Neslois sont eux aussi favorables à ce grand chantier qui apportera une multimodalité et une complémentarité de moyens de transports, avec l’autoroute et le chemin de fer, situés près du futur canal. Pour Valéry Bauchard directeur de Téréos-Syral, ce canal va amener un atour majeur sur la compétitivité : « Le blé est notre matière première et nous travaillons avec de gros volume. Ce canal va nous apporter un atout compétitif sur le transport des matières premières. Nous baisserons le coût logistique et nous serons plus compétitifs. » Jacques Chaudret, directeur d’Ajinomoto, lui aussi attend ce canal avec impatience, « à ce jour, nous travaillons à 100% avec le transport routier avec des matières pondéreuses. Le canal aura une incidence sur l’empreinte écologique, avec une baisse du coût logistique. Nous serons de meilleurs concurrents sur le marché asiatique. » Quant à Christophe Baudelet de la société Kogeban, centrale de cogénération biomasse, il espère pouvoir acheminer de France et du Nord de l’Europe 150 000 tonnes de bois pour les deux centrales de Nesle et d’Estrées-Mons.
Même écho du côté de la coopérative Noriap, spécialisée dans la collecte et la commercialisation de céréales. Le président Jacques de Villeneuve a rappelé que Noriap est à l’origine d’un projet d’union entre plusieurs coopératives afin de développer en commun des nouvelles activités autour du CSNE. Avec notamment l’implantation d’une plate-forme multimodale à Languevoisin, import ante en termes de trafic, et d’activité céréalière, pulpes de betteraves, sel de déneigement etc.