Le Calaisis, un territoire encore fragile
L’Insee a publié un état de la situation économique de l’arrondissement de Calais en 2021. Synthétique, le document montre une concentration de l’activité économique dans le périmètre de l’agglomération, une perte de population et un chômage toujours conséquent. Explications.
Une simple page qui en dit long. L’antenne régionale de l’Insee avance, le 11 octobre, des chiffres économiques sur l’arrondissement de Calais qui, bien que datant de 2021, peuvent paraître inquiétants. Et ce alors même que de bonnes nouvelles sont bien préses à proximité : les gigafactories d’une part, et, surtout, le chantier de l’EPR à Gravelines, autour duquel une réunion publique a eu lieu le 10 octobre à Calais. «Au 1er janvier 2021, l’arrondissement compte 152 100 habitants et 51 200 emplois, soit 10% de la population et de l’emploi du Pas-de-Calais. Entre 2010 et 2021, ce territoire enregistre une légère baisse de population», indique ainsi l’Insee. Pour autant, depuis 2016, la perte d’habitants est plus prononcée avec la perte de plus de 6 000 personnes. Soit 1,2% entre 2011 et 2021. Plus grave, le solde négatif est uniquement concentré dans l’agglomération calaisienne souligne l’Insee.
Des emplois tertiaires
Composé de trois intercommunalités totalisant 52 communes, l’arrondissement recoupe à peu près le Pays du Calaisis. Avec ses 77 000 habitants, Calais, ville-centre, pèse pour une petite moitié de la population. Avec ses communes limitrophes, historiquement fondatrices de l’intercommunalité, elle concentre la plupart des emplois et des entreprises ainsi que des établissements publics. Ainsi, «en 2021, son économie se distingue par une proportion très élevée d’emplois tertiaires, avec près de neuf emplois sur dix. Les indicateurs socio-économiques y sont plus dégradés qu’en moyenne dans la région et le département». En effet, le territoire reste particulièrement marqué par des difficultés sociales et la désindustrialisation : dentelles, chimie, équipements. La convergence des flux de passagers entre le port et le Tunnel a donné un prisme commercial au territoire au point de se détourner de l’industrie.
Un territoire qui a encore besoin d'être aidé
Ainsi, la part des emplois
industriels est de 9% dans le Calaisis contre 13% dans le
département. Pourtant, des exemples donnent à espérer avec le projet
d’extension de l’usine chimique d’Interor dans la zone d’activité des Dunes.
Après la fermeture du site d’Axyntis à Coulogne, la nouvelle montre qu’il est
possible de créer de la valeur industrielle dans le Calaisis. C’est encore
l’agglomération qui était la plus touchée par le chômage dont l’impact reste
plus limité en milieu rural. L’agglomération Grand Calais Terres et mer
comptait plus de 20% de chômeurs contre 17% dans
l’arrondissement, 14,7 % dans le département et 14,8 % dans les
Hauts-de-France. Il en va de même pour la pauvreté avec des taux très
conséquents : 23,3% dans l’agglomération calaisienne, 19,8%
dans l’arrondissement, 18,4% dans le département et 18% dans la
région entière. Aussi, la solidarité nationale a joué à plein cette dernière
décennie : entre 2015 et 2026, les contrats de territoires auront apporté
près de 100 millions d’euros au Calaisis. Pour 152 000 habitants ; un
record ?