Le Calaisis réfléchit à foison
C’est un rendez-vous qui durera peut-être. Le salon Entrepreneurs expo a rassemblé une partie des décideurs économiques de la Côte d’Opale. Rencontres, conférences, déjeuner-débat : compte-rendu de deux jours intenses.
Le salon Entrepreneurs expo, pour sa seconde édition, les 14 et 15 octobre derniers au forum Gambetta, a accueilli une centaine d’exposants. Le «village numérique» a occupé près d’un tiers du salon : l’économie numérique représente 2% du PIB régional, 28 000 emplois pour 1 600 établissements. Pour Yann Capet, député de Calais et conseiller régional, les collectivités doivent accompagner cet élan : «Le Conseil régional participe avec de nombreux outils : le cluster numérique, les dispositifs BOUTIC, ECRIN, PICOM, EuraTechnologies, ou encore la fusion du CRAAV et du pôle Images.» Si Calais se classe 1re pour les villes «où il fait bon entreprendre», c’est en termes d’infrastructures : en éducation, la ville est 11e et sur la qualité de son écosystème entrepreneurial, elle est 30e… La Côte accueille depuis quelques mois un embryon de start-up avec Tektos qui booste les projets des créateurs, comme Maporientation qui développe une application dédiée aux problématiques d’orientation des néo-étudiants. Près de 150 emplois forment l’objectif du dispositif abrité en zone Marcel-Doret par la CCICO. Numérique toujours avec l’appel à projets de la DATAR «Fablab» qui doit permettre au Calaisis d’avoir à disposition des créateurs en phase projet d’outils numériques (imprimante 3D, découpe et gravure laser…).
Un territoire qui attire les investissements. Si le Calaisis veut mettre l’accent sur le développement numérique, il devra aller au bout de ses projets infrastructurels : la boucle de fibre qui doit permettre l’accès au très haut débit a été souvent évoquée par l’Agglomération et un budget de 54 millions d’euros avait été évoqué il y a une année. Rien depuis. La promesse des opérateurs est de toucher les zones résidentielles, pas les zones d’activité.
Le salon a aussi été l’occasion pour la Chambre de commerce et d’industrie de faire le point, un an après, sur le projet de territoire que l’institution consulaire a soumis aux pouvoirs littoraux et régionaux. «Il nous fallait trouver la stratégie, l’image, et travailler sur quatre axes majeurs (intelligence des flux, excellence océanographique, innovation énergétique et vitalité attractive). Les personnels consulaires ont été sensibles au fait qu’on se préoccupait de leur avenir», a indiqué Jean-Marc Puissesseau, président de la CCICO, qui avait chargé Yves Ducrocq de proposer, avec un groupe d’experts, des pistes de développement. «L’adhésion des élus sur les grands principes de notre développement est faite. Les responsables sont conscients que nous sommes une des rares zones littorales dont la population baisse», dixit l’ancien patron de BIC France. En revanche, les investissements pleuvent : terminal méthanier, projet Calais port 2015, réhabilitation d’infrastructures à Boulogne-sur-Mer, mise en œuvre de zones d’activité… Ce qui ne fait pas encore baisser le taux de chômage. Le déjeuner-débat du Cercle Côte d’Opale Synergie n’a pas répondu à ce paradoxe. La future gouvernance métropolitaine harmonisera peut-être les visions des territoires encore concurrents.