Le budget primitif du Département de la Somme adopté

Après deux jours d’intenses débats au conseil départemental de la Somme, le budget 2025 a été adopté sur un total de 781,5 M€. Malgré une baisse de 20 millions d’euros par rapport à 2024, l’exécutif a choisi de maintenir un niveau d’investissement significatif.

Le budget primitif 2025 a été adopté avec 29 voix pour et 16 voix contre. © Aletheia Press / D. La Phung
Le budget primitif 2025 a été adopté avec 29 voix pour et 16 voix contre. © Aletheia Press / D. La Phung

Décalés en raison de l’adoption tardive de la loi de Finances, les travaux budgétaires 2025 du Département ont également été perturbés par la décision du Gouvernement d’impliquer les collectivités locales dans le remboursement de la dette. Cette année, 14 millions d’euros seront ainsi prélevés sur le budget.

«Dès la connaissance des premières mesures gouvernementales fin 2024, un travail de fond a été lancé pour réinterroger l’efficience de nos politiques publiques et identifier les domaines où nous pourrions optimiser l’engagement du conseil départemental, tout en continuant à offrir un service public de qualité», explique Christelle Hiver, présidente du Département de la Somme. En résulte un budget primitif de 781,5 M€, articulé autour de trois priorités : le soutien aux Samariens tout au long de leur vie, l'attractivité de la Somme et l'engagement en faveur de la transition écologique.

Maintenir toutes les actions

Accusée par l’opposition de «faire la chasse aux pauvres», Christelle Hiver a assuré que le Département «faisait ce qu’il pouvait avec les moyens qui lui sont laissés. En plus d’assurer les dépenses obligatoires liées à nos compétences, nous maintenons un investissement de plus de 100 millions d’euros et, contrairement à d’autres collectivités, nous ne sacrifions aucun secteur, y compris la culture et le sport», souligne-t-elle.

Par ailleurs, afin de maintenir le budget à flot, la majorité a décidé d’activer les deux seuls leviers fiscaux sur lesquels elle a encore la main : le relèvement de la taxe sur les transitions immobilières – sauf pour les primo accédants- et de la taxe de séjour. Une maigre consolation pour Isabelle de Waziers, vice-présidente aux finances, qui ne cache pas son inquiétude : «Le budget 2025 a déjà été très complexe à élaborer, et nous ne savons pas ce qui nous attend par la suite», indique celle qui rejette en bloc la proposition de l’opposition de soumettre huit amendements représentants 22 millions de dépenses. «Ce n'est pas une bonne idée d'encourager l’emprunt», argumente-t-elle.

L’action de l’État dans la Somme

Lors du deuxième jour d’étude du budget primitif, le préfet de la Somme est intervenu pour expliquer aux élus son action dans le département. «L’État n’est pas seulement garant de l'égalité, il est surtout, au niveau local, là pour veiller à la qualité du service rendu à nos concitoyens», a souligné Rollon Mouchel-Blaisot. Ce dernier a notamment rappelé que les élus peuvent solliciter ses services lorsqu’ils sont confrontés à des normes «absurdes ou inadaptées. Nous avons reçu douze requêtes, dont quatre ont été transmises à Matignon», a-t-il précisé.

Une fois par mois, un webinaire est aussi organisé pour traiter avec les élus et leurs services des sujets d’actualité. «Souvent, on fait de grands discours, mais on ne s’attaque pas à la question du «comment fait-on ?»» a-t-il regretté, avant d’énumérer ses quatre grandes priorités : la sécurité, les solidarités, l’environnement et le développement territorial. «Je comprends parfaitement les contraintes des départements, mais il est important de souligner que les finances du Département sont particulièrement saines. Les temps sont difficiles, et nous sommes appelés à la frugalité dans nos politiques et nos projets, mais cela nous invite à plus d’efficacité et à davantage de travail collaboratif», a conclu Rollon Mouchel-Blaisot.

La Somme ne financera pas la hausse du RSA

Comme une vingtaine de départements, la Somme refuse de financer la revalorisation du RSA de 1,7% à partir du mois d’avril. «Cela représente 1,2 million d’euros de dépenses supplémentaires. Cette décision a été prise unilatéralement par l’État, c’est notre façon de protester», assume Christelle Hiver, précisant que les bénéficiaires ne percevront pas cette différence, car la collectivité verse l’équivalent de 5 mois d’avance à la CAF. Le temps peut-être de négocier avec l’Etat.