Le BTP mosellan face à la seconde vague
Au cœur d’une crise sanitaire sans précédent et aux multiples incertitudes, l’activité du bâtiment et des travaux publics du département avait donné des signes de rebond au début du 3e trimestre. Quid sur les carnets de commandes ? Sur l’évolution des effectifs ? Le prix des devis ? La tendance plutôt positive à la rentrée va t-elle résister à l’évolution du contexte lié à la pandémie de coronavirus et au reconfinement ?
L’annonce d’un reconfinement ce mercredi soir, avec son corolaire de mesures demandant l’adaptation du quotidien de chacun, et en particulier de celui des entreprises, ne constituait en soi pas une surprise. Pour les professionnels du bâtiment et des travaux publics mosellans, il va falloir passer ce nouveau cap. Dès lors, le 4e trimestre s’annonce grisâtre. Certes, ce n’était pas l’euphorie au sortir de l’été. Les mois précédents avaient sapé bien des énergies. Néanmoins, tel le roseau, le secteur avait plié, mais pas rompu. N’empêche, le moral était plutôt à la hausse dans cette branche clé de l’économie mosellane. La note de conjoncture de la Banque de France parue au début du mois d’octobre livrait des motifs d’espoir de voir une situation rendue difficile par le confinement du printemps et son corollaire d’incertitudes s’améliorer. Certes pas à pas et sporadiquement. L’activité était même vue comme la meilleure à cette époque de l’année depuis 2014. Sur ce volet, les chefs d’entreprise la voyaient se stabiliser pour cette fin d’année 2020, décidément si particulière. Si la contraction des effectifs avait marqué le secteur depuis plusieurs mois, une éclaircie pointait. Deux éléments majeurs venaient finalement contraster et mettre un bémol aux optimismes trop avancés.
Mobilisation générale
D’abord, la situation des carnets de commandes. Depuis 2014, elles avaient régulièrement progressé. Ce jusqu’au 3e trimestre 2017. Avait suivi une stagnation, puis un recul sensible de plus en plus marqué, à compter du 3e trimestre 2019. Le début 2020 avait été difficile. Le choc de la Covid-19 a accentué le phénomène. La courbe descendante pourrait ramener ce chiffre à un niveau bas jamais vu depuis six à sept ans en arrière. Pierre angulaire des activités des entrepreneurs du bâtiment, le prix des devis est aussi à regarder à la loupe. Il avait connu une belle embellie de 2017 à 2019, avant une érosion. Ici aussi, les données ne laissent guère de doutes : les mois à venir vont être compliqués. L’aggravation brutale de la situation sanitaire en cette fin octobre dessine un paysage conjoncturel bien incertain. Avec en tous les cas des marges de manœuvre réduites. Rien n’est jamais irréversible cependant. Le BTP mosellan va avoir besoin de tous les soutiens. Économiquement bien entendu mais pas seulement. Cela passe également par l’esprit de résistance et d’innovation des entreprises. Et une solidarité à tous les étages, tous les instants, de tous ses acteurs. Il en a les capacités humaines et les ressources pour franchir ce temps de tempête. Le rebond et la reprise auront des essences solidaires.