Santé

Le bruit, ce fléau en entreprise

Jusqu’à ce vendredi 15 octobre se déroule la 6e édition de la Semaine de la Santé Auditive au Travail. L’association Journée Nationale de l’Audition (JNA) mène depuis plusieurs années une importante campagne de prévention quant à cette problématique pas toujours prise à sa juste valeur. Pourtant, elle génère une vraie gêne en entreprise. Les TPE/PME mosellanes peuvent agir en la matière…

Une majorité de Français se disent gênés par les nuisances sonores au travail.
Une majorité de Français se disent gênés par les nuisances sonores au travail.

En 2019, un sondage Ifop-JNA livrait des résultats édifiants. 59 % des actifs français interrogés déclaraient être gênés par le bruit sur leur lieu de travail (19 % souvent, 40 % de temps en temps), un chiffre en augmentation de 7 points par rapport à 2017. Le plus fort taux de «oui» se trouvait dans l’industrie puis dans la construction - respectivement 73 % et 70 % - mais il atteignait 60 % dans l’administration. Si la hiérarchie des nuisances sonores était très variable selon le mode d’exercice professionnel et le niveau dans l’entreprise, il apparaissait que les cadres étaient plus souvent dérangés par les sources humaines, les conversations des autres, tandis que les employés sont plus impactés par les bruits des matériels utilisés. Chez les travailleurs indépendants, le bruit provenait de l’extérieur des locaux, comme cause principale. 

Et après la Covid-19 ?

2/3 des répondants ressentaient au quotidien l’impact négatif de ces bruits, en priorité fatigue et irritabilité, stress, gêne auditive et troubles du sommeil, avec des répercussions en entreprise. Du côté des réponses apportées aux nuisances sonores, moins d’un actif sur quatre notait que des correctifs avaient été mis en place dans son entreprise, un chiffre en nette baisse par rapport à l’année antérieure, de - 4 à - 7 points selon l’item considéré : mise à disposition de protections individuelles, réaménagement des espaces, création de zones pour s’isoler du bruit, sessions d’information, afficheur de niveaux sonores. Par ailleurs, même quand l’exposition sonore était pénible, la consultation d’un médecin à ce sujet restait minoritaire : 37 % des personnes concernées disaient l’avoir fait (en baisse de 2 points comparé à 2018). Depuis, la crise est passée par là, avec son corollaire de confinements, de télétravail et de distanciation. Le retour à une relative normalité et celui des salariés dans les murs de l’entreprise inversera-t-elle la tendance vue avant la crise ? Rien n'est moins sûr. C’est ici clairement une question de santé publique.

Pour aller plus loin :

https://www.sante-auditive-autravail.org/

contact@sante-auditive-autravail.org

L’impact du bruit et des nuisances sonores en entreprise, selon les actifs salariés :

40 % citent la perte de productivité.

36 % l’incompréhension avec les managers.

32 % l'agressivité dans les échanges.

31 % les tensions et de conflits au sein d’une équipe.

28 % le comportement de repli sur soi.