Le Beauvaisis veut intensifier le covoiturage domicile/travail
Klaxit ayant été racheté par BlaBlaCar, l’agglomération du Beauvaisis a entamé un partenariat avec BlaBlaCar Daily afin de développer encore plus le service de covoiturage domicile/travail.
Les
salariés de l’entreprise Isagri de Tillé sont une centaine sur
plus de 800 à être des usagers du service service de covoiturage
domicile/travail. Depuis 2021, cela représenterait plus de 20 000
trajets, 100 000 km parcourus et 80 tonnes de CO2 économisées. Un
bilan positif pour le neuvième éditeur français sensible à sa
responsabilité sociétale des entreprises.
Il était donc tout naturel que l’Agglomération du Beauvaisis présente son nouveau partenariat entamé avec BlaBlaCar Daily dans les locaux de cette entreprise emblématique. Depuis quatre ans, le Beauvaisis collaborait avec Klaxit, qui vient d’être racheté par BlaBlaCar, permettant ainsi à ce dernier de bénéficier de ses outils afin d'accélérer le développement du covoiturage quotidien Comme Isagri, une trentaine d’entreprises et collectivités de l’agglomération du Beauvaisis dont l’aéroport Beauvais/Paris, AGCO ou l’hôpital vantent ce mode de déplacement. Ce qui en fait la collectivité qui a le plus covoituré en 2023 de la région Hauts-de-France.
La bonne place du covoiturage
BlaBlaCar
Daily étant l’opérateur qui possède le plus grand réseau de
covoiturage dans la région des Hauts-de-France avec 302 017
habitants inscrits, soit 4,4 % de la population. 718 446 trajets ont
été effectués en 2023, 57 434 sur le seul mois de mai 2024.
L’agglomération du Beauvaisis compte 26 000 inscrits dont 1 000
usagers quotidiens. Les 53 communes du territoire sont desservies ce
qui crée un véritable réseau et les trois quarts des covoitureurs
utilisaient leur voiture individuelle avant de découvrir l’offre.
« Ils sont sensibilisés par le biais de leurs entreprises, a pointé Adrien Tahon, Directeur général de BlaBlaCar Dail, sous les regards approbateurs de Jean-Marie Savalle, président fondateur du groupe Isagri, et de sa fille Hélène Savalle, directrice des ressources humaines. La politique tarifaire de la CAB est incitative. Nous devons travailler sur des axes de développement. L’un consistera à matérialiser le service dans l’espace urbain notamment par des panneaux pour convaincre d’autres personnes. »
Une réelle économie
Salariée
d’Isagri vivant à une quinzaine de kilomètres de Tillé, Amélie,
invitée à témoigner, a souligné qu’elle avait profité d’une
prime de 100 euros de la part de l’État à son inscription. À
chaque trajet comme chauffeur, elle perçoit 1,5 euro par passager si
elle parcourt moins de 30 km et trois euros par personne au delà.
Elle est autant conductrice que passagère : « J’économise
environ un plein et demi par mois, se félicite t-elle. Cela me
permet aussi de faire des rencontres. » Alors,
l'agglomération du Beauvais a entamé une politique volontariste de
la mobilité. Et la collectivité consacre 8% de son budget mobilité
qui est de 12 millions d’euros au service de covoiturage
domicile/travail.
Au total, 1,4 million d’euros a été redistribué depuis 2020, dont 700 000 euros en 2023. Cette politique tarifaire incitative payante se traduit par un recul de l’autosolisme, dans une ville souvent engorgée aux heures de pointe. « On croyait aux vertus du covoiturage mais sans rémunération, cela n’aurait pas été possible à faire, reconnaît Jacques Doridam, vice-président de la CAB en charge des mobilités. C’est l’outil dont nous avions besoin pour trouver la bonne solution d’aller dans les entreprises. La rémunération des conducteurs est un moyen de redonner une partie de ce que les chefs d’entreprises nous donnent. On a toujours considéré que ce n’était pas un gadget. Cette offre est complémentaire en plus de celle des transports publics. Ainsi, si un parcours en bus est possible le covoiturage ne sera pas validé. »
Une dynamique à faire perdurer
De
plus, BlaBlaCar Daily est partenaire des intercommunalités voisines
de la Picardie verte, des Sablons et de la Thelloise. « Nous
redonnons du pouvoir d’achat à nos habitants. Comme elles nous ont
rejoints, il n’y a plus que 15% des trajets que nous rétribuons
seuls », précise Jacques Doridam. « 80% des salariés
prennent leurs voitures pour aller travailler, note Caroline
Cayeux, présidente de la Communauté d'agglomération du Beauvaisis.
Il y avait quelque chose à faire d’autant que le transport à
la demande n’a pas fonctionné. Quand on n’a pas de voiture, pas
de permis, qu’on habite loin d’un centre ville, la mobilité est
un frein à l’insertion. Il ne reste plus qu’à progresser et à
convaincre. »
Une réflexion va être menée pour aménager des points de rencontres couplés à des services comme par exemple la mise en place de bornes électriques. Tous les acteurs présents sont conscients d’une chose : BlaBlaCar daily doit rester gratuit pour les utilisateurs pour faire perdure cette dynamique.