LD Lines a pris position, les salariéstoujours mobilisés avec Eurotunnel

L’échiquier transmanche continue de se mouvoir ; LDA a pris position en réalisant ses essais le 10 fevrier dernier au moment même où leurs concurrents potentiels – les promoteurs de la SCOP – étaient en assemblée générale. Si un navire sous pavillon français doit arriver ces jours-ci, les autres prétendants à se réinstaller sur le détroit continuent leur chemin. Chroniques.

Dans le port de Calais, SeaFrance est toujours à quai.
Dans le port de Calais, SeaFrance est toujours à quai.

 

Dans le port de Calais, SeaFrance est toujours à quai.

Dans le port de Calais, SeaFrance est toujours à quai.

Trois compagnies maritimes pourraient prochainement se faire concurrence sur la ligne Calais- Douvres. La première, P &O (du groupe Dubai World Port), fait tourner ses 7 bateaux et concentrait tout le trafic maritime depuis l’arrêt des bateaux de SeaFrance le 16 novembre dernier jusqu’à l’arrivée du Norman Spirit le 17 fevrier dernier. Le second sera la compagnie maritime LD Lines qui a obtenu les autorisations consulaires et régionales pour affreter un navire – le Norman Spirit déjà équipé – pour le 17 février claironne le communique de presse. Et le troisième pourrait bien être la SCOP des ex-salariés de SeaFrance qui font cause commune avec Eurotunnel, acheteur potentiel de 3 des 4 navires de SeaFrance. Sollicité par LD Lines, le conseil régional a délicatement fait suivre la patate chaude à la CCI Cote d’Opale : “le Conseil régional s’en remet à la décision du concessionnaire”, a t-il pieusement déclaré. Les promoteurs de la Scop s’en trouvent fort marris: “allez au Conseil Régional ! Rappelezleur les engagements de la Région à votre égard” a lancé Philippe Brun, conseil de la Scop. La Région s’est engagée à hauteur de 10 millions d’euros dans le projet de Scop fin 2011. La CCI a multiplié les contacts avec LDA qui a promis d’embaucher une centaine d’ex-salariés de SeaFrance. D’aprés la CFDT maritme Nord, seule une trentaine de sédentaires auraient été sollicités. Pour LDA, la version est trés différente: “environ 150 personnes ont été ou sont en voie d’être embauchés dont une cinquantaine de sédentaires. Les trois quarts viennent de SeaFrance. Tous seront sous contrat français” indique Tarek Dali pour l’armateur français. “Une liste est disponible auprés de la CCI et de la sous-préfécture”, a même déclaré Christophe Santoni, DG de LD Lines.

10 millions d’euros en caisse. Chez les ex-SeaFrance, la mobilisation ne faiblit pas. Lors de leur réunion hebdomadaire du vendredi, plus de 500 ex-salariés ont abondé une partie de leurs indemnités à leur trésor de guerre: “on a dépassé les 10 millions d’euros aujourd’hui”, sourit Didier Cappelle, secrétaire du syndicat CFDT Maritime Nord et l’un des principaux promoteurs de la Scop. Villipendant l’entreprise LDA, Didier Cappelle a martelé que “le low-cost sur le détroit ne ferait pas de bien à Eurotunnel, ni aux salariés, ni au pavillon français. LDA fait chauffer la place pour DFDS” a-t-il accusé. La Scop creuse toujours son sillon. Elle bénéficie d’un siège à Calais et les rencontres se succédent entre Jean- Michel Giguet, ex-dirigeant de Britanny Ferries, appelé à diriger le projet des ex-SeaFrance, et les cadres financiers d’Eurotunnel. “L’offre d’Eurotunnel sur les bateaux est déposée” a indiqué Maître Brun. L’espoir reste vif chez les promoteurs du projet de Scop: “Le mois qui vient va être déterminant” a indiqué Maître Brun; “les bateaux ne sont pas vendus au plus offrant. Le premier critère, c’est l’emploi”, a-t-il rappelé. La vente des navires devrait intervenir dans les prochaines semaines. LD Lines n’ayant pas exclu de participer de la vente…

Des vis de procédures. Sur un autre plan, l’affaire SeaFrance promet de contineur à polluer l’actualité de la SNCF. Le licenciement et les propositions de reclassement des salariés de SeaFrance promet de belles empoignades judiciares ; en effet, des irrégularités semblent ponctuer les démarches de l’entreprise publique ferroviaire. “Des périodes de reflexion rétroactives aprés des pseudos offres de reclassement ! Aucune proposition personalisée ! Des licenciements financés par les AGS et pas un ministre pour tirer les orielles de la SNCF…” a-t-il égréné. L’avocat n’a pas manqué de manier l’ironie en tendant à la presse les courriers de la direction de la SNCF faisant état de proposition de transaction auprés des ex-SeaFrance: “quelle maladresse d’écrire ça, je n’ai jamais vu un tel degré d’amateurisme”. La SNCF risque-t-elle d’être considérée comme co-employeur des ex-SeaFrance ? Une affaire à suivre avec des conséquences financières qui ne seront pas neutres. Les dossiers sont en cours de préparation. Dans le même temps, Jean-Jacques Giguet, futur dirigeant de la Scop était à Calais le 22 février dernier ainsi qu’à Douvres.