L’attractivité du Grand Est en toute réalité...
Le Comité Région Industrie du Grand Est vient de faire paraître une enquête sur l’attractivité industrielle de la région (enquête réalisée par le cabinet BIPE). Les résultats tentent de faire tomber les idées reçues liées à l’image encore récurrente de la désindustrialisation. Les atouts sont nombreux malgré la difficulté persistante du recrutement de collaborateurs qualifiés compte tenu de la concurrence des pays frontaliers. Des atouts à travailler et à faire (re)connaître histoire d’envisager un véritable rebond industriel post-Covid.
Numéro un en termes d’emplois (ex æquo avec la région Auvergne-Rhône-Alpes) dans la métallurgie. Deuxième place dans l’automobile après l’Île-de-France. Un développement de l’industrie 4.0 indéniable. Le Grand Est version industrie n’a pas à rougir loin de là, encore faut-il continuer à le faire savoir surtout en cette période délicate de recherche de rebond économique. «Notre position est peu mise en avant (atavisme de la désindustrialisation ?) Il est temps de valoriser davantage cette position de territoire industriel leader et de remettre en cohérence l’image de marque du territoire et la réalité du dynamisme industriel», assure le Comité Région Industrie du Grand Est présidé par Hervé Baudin. Ce fervent défenseur de l’industrie dans la région a commandité une enquête sur l’attractivité industrielle du Grand Est auprès du cabinet BIPE. «Cette étude peut permettre de s’accorder sur les leviers favorables au rebond industriel du territoire suite à la crise du Covid-19.» Comment accompagner les maillons affaiblis pour les maintenir et même les renforcer ? Ne peut-on pas relocaliser des maillons manquants, en particulier ceux jugés stratégiques ? Ou encore comment attirer les industries nouvelles et prometteuses qui feront le dynamisme du territoire de demain ?
Manque de ressources humaines
Autant de pistes de réflexion à mener, notamment auprès des acteurs publics. «L’attractivité ne se décrète pas. Elle se construit tant par des mesures d’action publique favorables que par une responsabilité partagée entre acteurs collectifs jusqu’aux entreprises elles-mêmes. L’attractivité se joue aussi dans la capacité à faire savoir les qualités du territoire, tout comme à générer les conditions d’un écosystème capable de se mobiliser et d’embarquer les autres dans une dynamique stimulante», assure le Comité Région Industrie du Grand Est. Des initiatives positives ont déjà été mises en œuvre mais il apparaît plus que vital (économiquement et socialement) de les renforcer. «Des réalisations remarquables ont pris place sur le territoire et le Grand Est est aussi devenu la première région de France en production d’énergie renouvelable. Ces évolutions peuvent renforcer et nourrir l’image de marque des industries du Grand Est, avec un bel effet de notoriété pour tous, réactivant positivement la forte identité industrielle historique du territoire.» Reste que cette attractivité affichée est pénalisée par «le manque de ressources humaines et ce malgré une offre de formation solide et une jeunesse qui peine à entrer dans l’emploi. Les difficultés de recrutement, exacerbées par la concurrence des pays voisins, exigent de maintenir et renforcer le recours à l’apprentissage et aux stages.» Le Comité Région Industrie du Grand Est est catégorique sur ce point : «renoncer à cet effort dans le contexte post-Covid d’aujourd’hui serait un risque pour les entreprises elles-mêmes et qui sont un maillon indispensable pour que le territoire dispose d’un vivier qualifié.» Reste à faire passer le message…