«L’artisanat doit être davantage considéré»
A quelques jours de la rentrée, dans quel état de santé se trouve l’artisanat meusien ? Réponses avec Lucette Collet, la présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de la Meuse. Tablettes Lorraines : Vous êtes en poste depuis bientôt deux ans, quelles sont vos priorités ?
Lucette Collet : Elles n’ont pas changé. L’objectif est d’être au plus près des entreprises. On s’est demandé comment profiter de la régionalisation pour s’organiser sur le terrain. On a donc décidé de mener une opération à Bar-le-Duc lors du festival RenaissanceS début juillet où on a réuni des artisans pour que le grand public puisse découvrir leur savoir-faire. Il y avait essentiellement des Meusiens auxquels se sont ajoutés plusieurs entrepreneurs lorrains. C’est un premier test réussi. A nous maintenant de réemployer cette énergie pour mener une action similaire autour de Nancy 2013 avec la volonté que cette vitrine de l’artisanat rassemble davantage de personnes. On espère aussi donner une suite pour le prochain festival RenaissanceS en y associant le CNAM, les grandes écoles ou les universités.
Quels sont vos prochains projets ?
On réfléchit actuellement à l’organisation de la semaine nationale de l’artisanat. Maintenant que la régionalisation est en oeuvre, on ne doit pas la subir, mais créer des dynamiques sur le territoire avec des animations percutantes. Ce rendezvous doit être la fête des artisans, des apprentis et des salariés. Concernant l’emploi, quelle est la situation de l’artisanat en Meuse ? Lors de notre dernière assemblée générale fin juin, on a évoqué le dossier OPALE, du nom de cette étude soutenue par le président Masseret et relative aux besoins en main d’oeuvre. On a été assez surpris par le fait que cette enquête réalisée d’une manière indépendante ait mobilisé de nombreux professionnels. En Meuse, 900 emplois sont programmés compte tenu des remplacements (départs en retraite), des adaptations et des développements. Ce chiffre est une bonne nouvelle pour notre département à une époque où on crie au loup. L’artisanat doit peser et être davantage considéré. Les artisans étant chacun dans leur coin confrontés à leurs problèmes quotidiens, ils n’ont pas souvent l’occasion d’être mis en avant, avec cette enquête on va pouvoir les valoriser et rappeler qu’ils sont avant tout des employeurs qui pèsent sur l’économie locale.
Malgré cette bonne nouvelle, le contexte et les perspectives ne sont pas très optimistes. Quelle est votre analyse?
Nos artisans doivent s’habituer à avoir des carnets de commandes réduits. On doit leur apporter des réponses afin qu’ils puissent travailler sur du plus court terme sans être angoissés. La crise nous entraîne vers des changements et des adaptations indispensables. La qualification et la compétence-conseil peuvent permettre de faire la différence.
Où en est votre réflexion sur l’avenir de vos locaux implantés à Bar-le-Duc ?
Nous avons conscience que des travaux sont nécessaires en termes notamment d’accessibilité. Le dossier va être ouvert en septembre pour connaître le montant de l’investissement envisagé pour la remise aux normes. Je dois dire que mon idée de déménager à Issoncourt à proximité de la gare TGV n’est pas mise de côté. L’implantation est centrale et favoriserait notre désenclavement à l’heure de la régionalisation. Rien n’est encore décidé, on va donc attendre les conclusions de l’étude, avant de se lancer.