L’ARS et la Drac renouvellent leur partenariat
Initié il y a plus de 20 ans, le partenariat entre l’Agence régionale de santé (AR S) et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC ) baptisé “Culture Santé” a été renouvelé pour une durée de trois ans. Il permet l’accès à la culture dans l’ensemble des milieux hospitaliers et médico-sociaux.
Début mars, Jean-François Cordet, préfet de région, Christian Dubosq, directeur général de l’ARS Picardie et Nicole Phoyu-Yedid, directrice de la Drac de Picardie ont signé cette nouvelle convention au sein du centre hospitalier Philippe-Pinel (Amiens) qui prend en charge 10 000 patients par an. En 2013, en Picardie, 35 projets ont été réalisés au sein de centres hospitaliers, Etablissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), instituts médico-éducatifs ou médicopsychologiques, tous financés par l’Etat et l’ARS pour un montant de 145 000 euros.
Inclure l’art au sein des structures de santé
Depuis le passage de Bernard Kouchner au ministère de la santé, l’art a fait son entrée au sein des structures de santé. Déclinée en région, cette association perdure depuis 1996. « Ce partenariat conforte une volonté commune et un engagement sincère de chacun des acteurs ici présent. La culture est une dimension de la santé, l’esprit peut aider le corps à guérir », a déclaré Christian Dubosq, une position partagée par Jean-François Cordet : « La mobilisation de l’ensemble des acteurs est remarquable. Il s’agit ici de culture partagée et non dispensée, elle joue un rôle essentiel, contribuant à nouer des relations étroites entre le patient et ses proches avec les professionnels de santé », a-t-il ajouté. Au centre hospitalier Philippe- Pinel, une vingtaine d’artistes ou de compagnies proposent aux patients des ateliers de danse, de cirque, de théâtre, d’arts plastiques ou d’écriture. Ibéria Lebel, plasticienne, intervient depuis chaque semaine depuis près de six ans dans l’unité de psychiatrie auprès d’adolescents. « Les personnes se sentent plus détendues, plus sûres d’elles, il y a une vraie notion de plaisir et de bien-être. Je n’interviens jamais sur leur travail, ces ateliers permettent aussi de prendre confiance en soi », observe-t-elle.
Favoriser l’accès à la culture
Du côté des professionnels de santé, l’initiative est appréciée. Si elle permet une ouverture sur le monde aux patients, qui sont avant tout des individus, elle donne la liberté à chacun de s’exprimer. « C’est très important de pouvoir peindre sur ces murs, cela donne l’impression que c’est une trace permanente. Les patients montrent un autre aspect d’eux-mêmes lors de ces ateliers, font émerger différentes ressources plus intimes. Ils n’ont pas besoin de parler, ils montrent juste leurs créations. Celles-ci peuvent cependant être la base d’une prise de parole », explique Fabienne Moroy, responsable du pôle psychiatrie au centre hospitalier Philippe-Pinel.
Des oeuvres de patients s’inspirant des techniques du peintre Alfred Manessier ont été exposées au musée de Picardie, et le centre hospitalier amiénois accueille à présent l’exposition itinérante consacrée à l’artiste.