L’arbre qui cache une forêt de développement…
Avec près de 30 000 salariés, la filière Bois demeure l’un des principaux employeurs en Lorraine. Avec le boom de l’écoconstruction, elle semble prendre un nouvel élan et principalement dans les Vosges. Massif forestier reconnu, le département joue à fond la carte de cette filière. Une filière qui doit encore travailler sur sa véritable structuration.
La filière bois, moteur de développement économique pour la Lorraine et plus particulièrement dans le département des Vosges. Chez les Vosgiens, on y croit dur comme une souche d’épicéa fraîchement abattu, même si «le chemin sera long, la filière aujourd’hui se structure mais c’est loin d’être un long fleuve tranquille», comme l’affirme Michel Heinrich, le députémaire d’Epinal, à l’occasion du salon Habitat & Bois qui vient de fermer ses portes en début de semaine au Centre des congrès spinalien (voir ci-contre). Nouveau turbo de ce moteur régional de développement, la Green Valley, une grappe d’entreprises implantées autour d’Epinal avec comme fer de lance le groupe Pavatex et sa future usine de Golbey qui devrait être opérationnelle pour l’année prochaine (voir encadré). Le bois demeure l’un des principaux employeurs de Lorraine.
3700 entreprises
22 800 salariés, de la sylviculture à la papeterie en passant par la construction bois, sont aujourd’hui comptabilisés dans cette filière, ce qui représente environ 3700 entreprises dont bon nombre sont des TPE et PME. Avec le boom de l’écoconstruction, on a vu depuis ces dernières années l’émergence de nombreux professionnels du Bâtiment jouant la carte de ce type de construction. «Au niveau national, le marché de la maison bois progresse plus fortement depuis 2001 (+ 46 %) que le taux de croissance de la maison individuelle (+ 20 %). La construction bois représente à elle seule un quart des emplois de la filière», assurent les organisateurs du salon spinalien. Un secteur, porté notamment par les différentes aides publiques encore allouées aux futurs propriétaires qui jouent la carte de la maison écolo version bois, avec plus ou moins de satisfaction. Comme dans tous les secteurs, bon nombre de pseudos professionnels sont légion, et si sur plan la construction est quasi idyllique, certains se retrouvent en plein cauchemar lors de sa livraison. Tout semble donc être réuni pour que la filière explose réellement, plusieurs ombres au tableau demeurent tout de même présentes et surtout celle de l’approvisionnement en bois local. Elle demeure marginale. Dans un esprit de valorisation et de promotion des bois locaux, les acteurs de la filière (réunis notamment au sein du Gipeblor) mènent aujourd’hui à titre expérimental une expérience sur la fabrication de bois massifs locaux au même prix que les produits en provenance de l’étranger. Pas facile car les stigmates de la tempête de 1999 sont toujours présents.