Événement
Laon : un forum des solutions pour lever les freins à l’emploi des allocataires du RSA
À Laon, un forum des solutions a été organisé à destination des allocataires du RSA. Un panel de moyens et de clés pour avancer dans la construction de son projet professionnel et résoudre des soucis d’ordre administratifs, financiers, de santé, de logement, de mobilité qui peuvent entraver un retour à l’emploi réussi. L’événement s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement renforcé du RSA expérimenté dans le bassin d’emploi de la ville-préfecture axonaise.
Favoriser le retour à l’emploi ou à la formation d’un maximum d’allocataires du RSA, tel est plus que jamais le credo sur le Laonnois ces derniers temps. Le bassin d’emploi de Laon a été retenu par l’État pour l’expérimentation France Travail visant à garantir aux allocataires du RSA du bassin d’emploi de Laon un accompagnement intensif, interactif et adapté.
À ce titre, l’État octroie un peu plus d’un million d’euros permettant de financer 20 postes au sein des services départementaux, de Pôle emploi et de la Mission locale. Autant de coachs emplois, de travailleurs sociaux, de conseillers, qui œuvrent donc à un accompagnement renforcé des 3 000 allocataires du bassin qui s’étend bien au-delà du Laon, jusqu’à Rozoy-sur-Serre, Montcornet, Guignicourt et Anizy-le-Grand.
Le 14 septembre, 360 allocataires du RSA ont été convoqués afin de participer à un forum des solutions qui a eu lieu au centre des Archives départementales de l’Aisne. Trente-cinq stands étaient proposés réunissant des partenaires répartis dans différents pôles : Mobilité, Santé, Reprise d’activité, Numérique, Parentalité, Accompagnements renforcés, Projets entrepreneuriaux, Construction de projets professionnels…
« Le public visé aujourd’hui concerne les allocataires qui se situent dans une démarche appuyée de retour à l’emploi mais qui ont besoin d’un petit déclencheur pour se dire que c’est possible, qu’il faut y aller, explique Isabelle Létrillart, vice-présidente du Département en charge notamment de l’Insertion et du retour à l’emploi. Il faut par exemple qu’une personne qui vienne ici, qui a des difficultés de mobilité, n’a pas le permis ou pas de voiture, comprenne qu’il existe des solutions de transports comme le bus avec la Région par la RTA, ou la location d’une voiture à 1 euro par semaine avec le Département. Même chose pour un allocataire qui a des problèmes de garde d’enfant, là encore les solutions existent. »
Ce forum des solutions incite également les différents acteurs de l’insertion à travailler ensemble. « Un événement de ce type vise à coordonner les acteurs qu’ils soient travailleurs sociaux du Département, référents de parcours professionnels, conseillers Pôle emploi et Maison de l’emploi et de la formation (MEF), accompagnateurs socioprofessionnels de chantiers d’insertion, précise Isabelle Létrillart. Pour l’allocataire, c’est une réponse plus large qui va se faire sans rupture de parcours et qui va lui donner plus de chances de s’insérer efficacement. »
L’agence
Pôle emploi
de Laon renforcée de huit conseillers dans le cadre de cette
expérimentation est pleinement partie prenante. « Des
entretiens sont menés avec l’allocataire en présence du
conseiller Pôle emploi
et du travailleur social afin de lever au maximum les freins sociaux
et rassurer, donner confiance à un public qui en a besoin,
rappelle Youssef El Grimat, directeur de l’agence Pôle emploi
de Laon. L’autre
partie de notre travail consiste à avoir un lien avec les
entreprises, de les assurer qu’on va leur proposer des candidats
préparés qui vont répondre à leurs besoins de recrutements. »
15 à 20 heures d’activité hebdomadaire pour les allocataires
L’expérimentation France Travail inclut pour les allocataires du RSA une obligation de réaliser 15 à 20 heures d’activité par semaine, sous peine de sanction. Cette obligation ne devait pas initialement être inscrite dans la loi qui réforme le RSA selon Olivier Dussopt, ministre du Travail venu en mai à Laon pour lancer l’expérimentation. Mais en juillet, les sénateurs ont retenu cette obligation dans le projet de loi qui doit repasser à l’Assemblée Nationale à l’automne.
« Ces 15 à 20 heures, cela peut être de l’immersion en entreprise pour confirmer une envie de travailler dans tel ou tel métier ou lutter par exemple contre le cliché selon lequel travailler dans l’industrie, c’est dur, c’est sale, rassure Youssef El Grimat, directeur de l’agence Pôle emploi de Laon. Il ne s’agit pas forcément d’aller travailler obligatoirement, cela peut être de l’engagement dans une association, de la formation, bref se remettre dans le bain de l’activité. »
Isabelle Létrillart, vice-présidente du Département en charge de l’Insertion et du retour à l’emploi, confirme : « Cette obligation, c’est d’abord la nôtre de proposer ces heures d’activités, de convaincre les entreprises et les associations d’accueillir les allocataires. »