Culture
Laon s’affirme comme une capitale du street art
La ville de Laon a lancé cet été la 2e édition de son festival international des arts urbains. Une semaine durant, des street artistes français et étrangers de renommée mondiale ont réalisé des fresques monumentales sur des immeubles à travers la ville. Un travail artistique qui change le regard des habitants sur leurs quartiers et qui donne à Laon des airs de musée à ciel ouvert.
Ils viennent d’Espagne, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, des États-Unis ou encore de Chine et sont des références dans leur domaine. À Laon, ces street artistes trouvent une terre d’accueil et surtout d’expression de leur créativité. Pour la seconde année consécutive, dans le cadre du festival international des arts urbains, la ville de Laon avec l’aide des bailleurs sociaux l’Opal et Clésence, leur a livré une vingtaine de façades d’immeubles et maisons à embellir de leur art.
Celui-ci s’exprime aussi bien dans les ruelles de la Cité médiévale que dans les quartiers populaires de Montreuil et Champagne. « Comme pour la première édition, nous nous sommes entourés de l’artiste Christian Guémy alias C215 qui a assumé la direction artistique du festival et a contacté ces street artistes qui sont parmi les pointures mondiales dans leur domaine, relate Éric Delhaye, maire de Laon. L’accent a été particulièrement mis sur le festival off cette année avec davantage de médiation, dans les écoles avec la réalisation d’œuvres entre les artistes et les élèves ou encore sur les chantiers d’insertion avec de l’initiation au travail de gravure. »
« Les fresques changent le regard des habitants sur leur ville
et leur quartier »
La ville de Laon, à l’instar de Boulogne-sur-Mer, compte devenir une capitale du street art dans les Hauts-de-France. « Nous voulons devenir une ville de référence du street art et à terme créer un centre des arts urbains puisqu’en plus des fresques réalisées en ville, nous demandons à chaque artiste de réaliser un tableau ou une œuvre qui nous permettent de constituer une collection, précise le maire. Nous présentons ces œuvres dans la salle de la Station à côté du cloître de l’abbaye Saint-Martin. »
Les arts urbains présentent aussi l’intérêt d’être accessibles à tous les publics. « Les fresques changent le regard des habitants sur leur ville et sur leur quartier, elles sont au plus près des publics qu’on ne retrouve pas dans les expositions que l’on peut proposer dans nos bibliothèques ou dans notre centre culturel, explique l’édile. Quand les artistes viennent de New York, Miami ou Barcelone pour réaliser leurs œuvres à Laon, ils sont invités par les habitants à venir boire un café chez eux. C’est une ouverture sur le monde, sur l’art et la culture qui s’instaure. »
Ces nouvelles fresques, immanquables quand on se balade à Laon, interpellent comme cette Cathédrale de Laon que le Britannique Jimmy C se réapproprie dans un style pop dans le quartier de la gare, ou encore ce tigre en noir et blanc, dessiné par la Chinoise SATR du côté du quartier Montreuil.
« Elles attirent un public venant de Lille, Reims et Paris qui apprécie le street art et elles sont présentées par les habitants des quartiers que nous avons formé pour cela, dit Éric Delhaye, maire de Laon. Nous avons aussi fait venir des influenceurs dans le domaine du street art et ils ont produit des articles et vidéos sur leurs réseaux spécialisés. »
Au Golden Street Art 2022, un concours récompensant les œuvres de
street art organisé par un site spécialisé, deux fresques
réalisées à Laon avait terminé dans le top 10 français. Une
preuve que le street art peut aussi amener un regard nouveau sur un
territoire et contribuer à le faire connaître.
Une 3e et dernière édition programmée l’an prochain
La ville de Laon a lancé le festival international des arts urbains en 2022 avec l’idée d’en produire trois éditions. La 3e mouture l’an prochain sera donc la dernière et permettra à Laon de compter entre 50 et 60 fresques de street art. « Nous réfléchissons bien sûr à la suite avec l’idée d’avoir une résidence de street artistes, nous discutons d’ailleurs avec Étienne Lelong alias Epsylon Point, l’un des précurseurs de l’art urbain en France et pionnier du pochoir en couleurs, explique Éric Delhaye. C’est un personnage haut en couleurs et nous aimerions beaucoup l’accueillir en résidence. » Outre cette résidence d’artistes, Laon espère proposer régulièrement des expositions et rétrospectives d’arts urbains.