Aménagement
Laon : les travaux d’extension de la station d’épuration débutent
L’agglomération du Pays de Laon vient de lancer les travaux d’extension de la station d’épuration située dans le quartier d’Ardon à Laon. Un projet qui va permettre d’augmenter les capacités de traitement des eaux usées mais qui comprend aussi la réalisation d’une unité de méthanisation permettant de valoriser les boues de la station et produire du biogaz. L’ouverture est prévue à l’automne 2024.
À Laon, la station d’épuration va s’étendre et accueillir un méthaniseur. Le projet pensé depuis 16 ans voit enfin le jour avec la pose de la première pierre réalisée le 21 septembre par l’agglomération du Pays de Laon, porteuse du dossier avec le délégataire Suez Eau France.
« Ce projet est au cœur de la transition écologique, qui doit nous faire nous préoccuper davantage de la ressource en eau sur le plan quantitatif et qualitatif, expose Didier Allanos, directeur régional Hauts-de-France de Suez. Pour la quantité, je fais référence aux plans nationaux lancés cette année et pour la qualité, c’est évidemment de viser à une plus grande protection des milieux récepteurs, ce qui est particulièrement le cas ici. Il s’agit d’améliorer la qualité du rejet dans un milieu sensible qu’est la rivière Ardon et également de pérenniser une filière boue. Il y a en plus le volet énergétique avec le méthaniseur qui va faire de ce site épuratoire non seulement un site consommateur d’énergie mais aussi un site ressources qui va nous permettre de produire du biogaz et de le réinjecter dans le réseau local. »
Un projet à près de 15 millions d’euros
Pour l’agglomération du Pays de Laon, ce chantier mûrement réfléchi constitue un important investissement de 14,8 millions d’euros. La collectivité y participe elle-même à hauteur de 4,8 millions d’euros, l’État donne 3,3 millions d’euros via l’Agence de l’eau Seine-Normandie et 2,5 millions d’euros via le Fonds national d’aménagement et de développement du territoire (FNADT), le Département de l’Aisne 2,3 millions d’euros, le syndicat mixte du Griffon 1,5 million d’euros et la ville de Laon 309 995 euros.
« Nous traitons 3 millions de m3 chaque année sur le site de la station d’épuration, rappelle Éric Delhaye, président de l’agglomération du Pays de Laon. Elle a été conçue pour traiter l’équivalent de 40 000 habitants mais la station commençait à trouver des limites dans ses capacités de traitement notamment par temps de pluie. Nous avons été amenés à construire des bassins d’orage pour pouvoir tamponner les débits qui arrivaient massivement vers la station qui se trouvait saturée. »
Avec ces limites atteintes, l’agglomération du Pays de Laon y a vu un frein à son attractivité non seulement pour attirer de nouveaux habitants mais aussi pour accueillir des industries agro-alimentaires nouvelles sur son territoire.
« Cette station est importante puisqu’elle traite non seulement les eaux de Laon mais aussi d’Athies-sous-Laon, Chambry et sa zone commerciale et de la zone économique du Griffon que nous aménageons à proximité de l’autoroute A26 avec la communauté de communes du Pays de la Serre, rappelle le président de l’agglomération du Pays de Laon. On avait un problème avec les boues qui partaient directement en épandage et donc il était important de travailler sur l’extension de la station pour améliorer la qualité du traitement des eaux usées et augmenter la capacité pour la faire passer de 40 000 à 45 000 habitants. Et nous avons voulu valoriser ces boues avec un méthaniseur. »
L’agglomération souhaite en plus des boues, apporter dans le méthaniseur les déchets produits par les entreprises locales et créer une sorte d’économie circulaire. « Nous avons des déchets issus par exemple de l’entreprise Daunat comme des salades, des féculents, nous avons les Fruits rouges de l’Aisne qui produisent aussi des biodéchets donc tout en rendant service au tissu économique local, on aura une production plus importante de biogaz à réinjecter ensuite dans le réseau local de gaz de ville pour chauffer les logements laonnois », décrit Éric Delhaye. Un bâtiment de stockage des boues étanche va être construit, ce qui limitera les nuisances olfactives parfois observées par le passé.
Thomas
Campeaux, préfet de l’Aisne, se satisfait du début des travaux
qu’il attendait depuis un certain temps et salue « un
projet exemplaire qui pourra permettre d’attirer de nouvelles
entreprises et va utiliser des traitements nouveaux de l’eau et des
boues ».
La fin des travaux
est prévue à l’automne 2024 et l’injection du biogaz devrait
pouvoir débuter entre la fin d’année 2024 et le début de l’année
2025.