Laon : le groupe Caille se diversifie pour mieux surmonter les crises

Dans la zone industrielle de Laon se niche le siège social du groupe Caille, une entreprise de transport créée en 1847 par Charles-Louis Caille. Bertrand Caille a racheté l'entreprise à son père en 1998 et il continue d'en faire un fleuron du transport à l'échelle de l'Aisne, des Hauts-de-France et de la région parisienne. Les 180 véhicules Caille sillonnent les routes de France et d'Europe, grâce aussi à l'aide de transporteurs partenaires. Le groupe, fort d'un chiffre d'affaires de 31 millions d'euros en 2021, s'illustre également depuis très longtemps dans le déménagement et a adhéré dès 1973 au groupement Demeco, leader français dans le domaine.

Diversification des métiers et services

Si le groupe a développé son activité logistique et stockage avec huit plates-formes situées à Laon, Reims, Troyes, Beauvais, Amiens et Meaux et 65 000 m² d'entrepôts, il mise sur une grande diversification de métiers et de services. Un service archivage, dirigé par Alexandre Caille, avec numérisation de documents, transfert d'archives et manutention, a été lancé en 2016 en partenariat avec l'Allemand Reisswolf. Et Caille a ouvert en 2021, un centre d'affaires à Meaux proposant la location de bureaux, salles de réunion et espaces de coworking.

Comme les autres entreprises du secteur, Caille doit faire face à deux crises successives, celle sanitaire liée au Covid dans laquelle l'entreprise s'est illustrée dans le transport d'équipements de protection tels que masques et blouses, et celle du conflit ukrainien. 

« Nous avons bien vécu la crise Covid car cela a été bien géré, nous avons été aidés alors que nous faisions face à une nette baisse d'activités transport et à un arrêt de l'activité déménagement qui était interdite, explique Bertrand Caille, Pdg du groupe Caille. Après cela, nous avons eu une très forte reprise d'activité du déménagement suite au télétravail et au fait que les gens ont voulu se mettre au vert. »

La situation actuelle est plus contrastée : « Nous avons une activité très soutenue et presque un manque de camions pour nous mais aussi pour le marché par rapport à la très forte reprise du fret, explique Bertrand Caille. Et puis, il y a une hausse des coûts qui est dingue : le gazole mais aussi tous les achats annexes, les pièces détachées, les fluides, les consommations d'énergie des bâtiments, les assurances... Ces coûts peuvent varier très sensiblement du jour au lendemain. Cela pèse sur nos marges et oblige à une gestion attentive de l'entreprise. » Le Pdg cite un exemple : le prix du carton, important poste d'achat pour l'entreprise, a augmenté de 50%.

Passage au biocarburant agricole

Cette conjoncture particulière n'empêche pas Caille de continuer à investir pour améliorer son outil de production. Le site de Laon a ainsi bénéficié l'an dernier d'un investissement de 2 millions d'euros. « Nous avons revu les parkings, les entrepôts, nous avons passé les éclairages en LED et nous avons investi dans des véhicules gaz et aussi dans l'Oléo100, un biocarburant agricole produit en France à base de colza avec lequel on peut faire rouler certains de nos véhicules équipés », détaille Bertrand Caille.

Dans un contexte où Laon accueillera prochainement sur son territoire une station hydrogène, le patron de Caille s'y montre attentif : « La technologie n'est pas encore stabilisée pour les camions donc ce ne sera pas pour tout de suite mais bien sûr, l'hydrogène est l'avenir pour les poids-lourds, elle permettra d'avoir une autonomie importante et on peut le produire avec de l'énergie renouvelable. »