Lancement officiel du projet Rehafutur
A Loos-en-Gohelle, le cd2e, le groupe Maisons et Cités, la Fédération du bâtiment et le cluster Ekwation ont lancé le projet Rehafutur. Objectif : rénover plusieurs maisons des corons de Lens, Liévin et Loos-en-Gohelle, les rendre moins énergivores et créer un espace de présentation.
La rénovation des bâtiments anciens afin de les rendre moins énergivores est aujourd’hui un enjeu crucial. Avec le Grenelle de l’environnement et la prise de conscience des uns et des autres, les problématiques énergétiques sont plus que jamais d’actualité.
Le cd2e (Centre de développement des éco-entreprises) et ses partenaires travaillent sur la question depuis longtemps. «La première idée date de 2006-2007. Lors de négociations financières, le projet de rénovation a été inscrit au programme, présente Christian Traisnel, directeur du cd2e. Mais un projet comme celui-là prend du temps et plusieurs phases ont été nécessaires.»
Rehafutur a pour but de voir comment il est possible de développer des activités économiques (matériaux et entreprises de pose) autour de la rénovation du bâti ancien.
Dans ce cadre, le projet Interreg CAPEM a déjà mené une réflexion sur des écomatériaux pour la rénovation. Ces derniers seront utilisés dans le projet, «qui consiste aussi à créer des lieux de démonstration pour mettre en évidence les techniques utilisées». Objectif : approcher les 102 kWh/an/m2, contre 700 à 800 kWh/an/m2 actuellement, et donc diviser par sept la facture énergétique des 17 000 logements restant à rénover sur le parc de Maisons et Cités.
Une maison d’ingénieur servira de lieu de présentation. Mais comme elle ne correspond pas à l’ensemble du patrimoine, «en partenariat avec le groupe Maisons et Cités, nous avons identifié six maisons de configurations différentes qui nous permettront de voir les multiples cas de figure».
En attendant une ANRU spécifique. Une opération comme celle-ci est très longue à mettre en place. Il fallait dans un premier temps réunir les fonds nécessaires à son montage. «Le budget global de l’opération est de l’ordre de 2,8 millions d’euros, dont la moitié servira à la mise en place de l’instrumentation et à la pédagogie», précise Christian Traisnel.
En outre, la maison témoin sera truffée de capteurs qui permettront de mesurer en temps la performance des matériaux utilisés : «Notre objectif est de garantir un niveau de performance et non pas un type de matériaux.»
Pour la Fédération du bâtiment qui occupera le bâtiment une fois les travaux terminés, l’objectif est double : «il s’agit de travailler sur la performance énergétique, mais aussi sur les techniques de pose», insiste Benoit Loison. Les ponts thermiques feront notamment l’objet d’une attention particulière, tout comme l’espace intérieur (ndlr : les logements miniers étant classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, pas question de travailler sur l’enveloppe extérieure).
Sur le Nord-Pas-de-Calais, le patrimoine minier représente 60 000 logements. Mais ils ne sont pas les seuls concernés par les questions de rénovation et d’amélioration de performance. Ainsi, les élus de la région attendant la mise en place d’un programme de financement spécifique. «Mme Duflot avait évoqué une ANRU UNESCO, cette dernière pourrait bien voir le jour», indique le maire de Loos-en-Gohelle, Jean-François Caron.
Cette aide, si elle se confirme, permettrait au groupe Maisons et Cités et aux autres bailleurs d’accélérer le rythme des rénovations. «La rénovation thermique d’un logement minier nous coûte entre 50 et 60 000 euros. Nous voulons démontrer qu’il est possible de rester dans les budgets», conclut Dominique Soyer.
Un consortium a été créé, tout comme trois groupements d’entreprises. Premiers coups de pioche dans les semaines à venir.