Productions locales
Lait2fermes, la splendeur du Maroilles au lait cru
À Éparcy, en Thiérache, Jason Labois fabrique du Maroilles au lait cru et autres fromages du terroir, avec le lait de la ferme familiale située dans le village voisin. Depuis cette fromagerie traditionnelle reprise en 2018 et baptisée Lait2fermes, le jeune agriculteur a à cœur de partager son goût pour le Maroilles et de faire la promotion de cet emblématique fromage bien au-delà de la terre des Ch’tis.
Ses
diplômes en poche, Jason
Labois a cherché à s’installer en Thiérache et c’est à
Éparcy, village situé à une dizaine de kilomètres de la ferme
familiale, qu’en 2018 le jeune agriculteur
trouve une affaire à reprendre, une
fromagerie traditionnelle à l’arrêt depuis plusieurs années.
D’abord
avec un associé, puis seul désormais, l’agriculteur fait la
promotion du
Maroilles
qui,
précise-t-il, représente 80%
de la
production de
Lait2ferme,
mais
aussi d’autres produits laitiers et fromages du terroir comme Le
bienheureux Alexandre
en référence à l’ancienne abbaye de Foigny, toute
proche, et
aux moines qu’elle y abritait.
« Je
fabrique essentiellement le matin, environ quatre fois par semaine, avec
le lait qui arrive par camion de la ferme de mes parents, cela
représente aujourd’hui entre 3000 et 3500 litres par jour », note le jeune entrepreneur, expliquant, depuis
le couloir aménagé pour permettre aux visiteurs d’apercevoir les
fromages en cours d’affinage, chaque
étape de fabrication. « L’affinage
est un métier »,
glisse dans ses explications
le fabricant de fromages, indiquant
qu’il a décidé, lui, de respecter une
durée minimale d’affinage
de
35 jours pour
ses produits.
Développer la communication
La fromagerie Lait2fermes commercialise ses fromages ainsi que des tartes au maroilles dans la boutique ouverte sur le site mais également auprès de grossistes et grandes surfaces. « Nous avons une petite clientèle d’habitués qui vient à la boutique et nous effectuons également des tournées pour approvisionner les distributeurs automatiques installés dans le Saint-Quentinois, le Laonnois… », expose celui qui, au départ « ne croyait pas trop en la boutique ».
« Les consommateurs
souvent préfèrent le gros Maroilles
au
petit, parce qu’il est plus crayeux… mais on ne vend pas de gros
en dessous de Paris », s’amuse Jason Labois qui cherche à développer la communication
sur le Maroilles. « Le
Maroilles
n’est pas bien vu, des jeunes en
particulier »
relève le producteur thiérachien empruntant
au passage
le slogan du syndicat , « le
plus fin des fromages forts »
pour
qualifier les caractéristiques gustatives du produit.
Bientôt la rentrée
Récemment, le Maroilles s’est affiché comme le meilleur fromage au monde, une
valorisation qui profite aux producteurs de Thiérache tout comme en
son temps, le
film de Dany Boon Bienvenue
chez les Ch’tis avait « relancé
la consommation de Maroilles et fait exploser les ventes ».
Dans son espace de stockage, Jason Labois a déjà prévu de quoi
satisfaire la forte demande de la rentrée de septembre et pas
uniquement en vue de la très célèbre Foire
aux fromages de La Capelle :
« en août, les
professionnels ont vidé les stocks ».
Côté installation, le bâtiment offre des possibilités d’extension
et Jason Labois, fort
de son équipe de quatre salariés à temps plein renforcée par un
duo d’
apprentis, réfléchit désormais à développer les volumes.