L’agriculture 55 en haut de l’affiche
Avec 15% d’actifs, le secteur agricole et agroalimentaire représente un poids économique non négligeable en Meuse…et a décidé de le faire savoir en menant une opération de communication d’envergure, qui s’affiche sur la Voie Sacrée.
Forte de 15% d’actifs et de 352 000 hectares de terres à vocation agricole, soit 54% de sa superficie, la Meuse est avant tout un département rural. Si cette information n’est pas vraiment un scoop, en revanche, la Chambre d’agriculture de la Meuse et les organisations professionnelles partenaires ont la volonté depuis le mois d’août de renforcer leur communication. L’objectif est de sensibiliser le grand public, de lui apporter des informations chiffrées et surtout de changer l’image de ce secteur d’activité, habituellement si discret. Pour justement attirer l’attention des locaux et des visiteurs de passage, des panneaux ont été disposés sur quatre sites stratégiques, le long de la Voie Sacrée. Les automobilistes peuvent donc apercevoir des messages, mettant en avant les paysages, les produits, mais aussi le poids économique de l’agriculture, qui atteint 490 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et pour cause, les affichages en 4X3 interpellent clairement les conducteurs avec différentes affirmations: «Elle forme et recrute 1500 Meusiens chaque année, elle produit les saveurs meusiennes, elle dessine nos paysages meusiens»…Elle ? L’agriculture en Meuse. Alors en période de crise économique, à l’heure où le chômage ne cesse de progresser, pourquoi ne pas s’intéresser à ce secteur qui compte pas moins de 3000 chefs d’exploitation ? Financée avec le soutien du Conseil général, cette opération de communication est une première en Meuse. Elle est d’ailleurs amenée à se pérenniser et à se décliner tous les quatre ou cinq mois, selon les actualités. Souvent peu médiatisée, l’agriculture prendrait-elle sa revanche ? Elle est au coeur du succès télévisé de cet été tous les lundis soirs sur M6, mais les Meusiens ont choisi une autre orientation, plus terre à terre.
Page Facebook
Mettant en avant les trois productions principales que sont les céréales, le lait et la viande, l’agriculture meusienne se veut aussi militante. Dans ce département, 12% des surfaces sont classées en zone Natura 2000, soit le double de la moyenne nationale. Au delà de ses spécificités, l’évolution de ses pratiques visant «à préserver le territoire tout en maintenant la performance de ses exploitations» est une réalité. Loin de l’image de l’agriculteur pollueur, de nombreux professionnels se sont engagés. 300 d’entre eux, installés en zone de captage ou Natura 2000, sont mobilisés dans des mesures agroenvironnementales qui consistent à réduire la fertilisation, à diminuer le recours aux phytosanitaires et à implanter des cultures intermédiaires pièges à nitrate. Et ce n’est pas tout. Cinquante-cinq exploitations agricoles biologiques ont choisi de respecter un cahier des charges drastique basé sur des méthodes 100% naturelles. Quant à la certification haute valeur environnementale (HVE), elle est en train de se déployer sur le département. Après des années de relative discrétion, l’agriculture meusienne souhaite être à l’initiative pour faire partager sa passion. Sa démarche pourrait donner des idées à ses voisins lorrains, sachant que Jean-Luc Pelletier, le président de la chambre, est aussi à la tête de la chambre régionale. En attendant, une page Facebook a été ouverte et attend vos commentaires.