L’agence d’ingénierie de l’Aisne est ouverte
Sa création avait été demandée par les petites communes de l’Aisne qui n’avaient pas les moyens de faire intervenir des cabinets privés d’ingénierie. Le conseil général, avec le soutien actif de l’Union des maires de l’Aisne, a donc créé une agence d’ingénierie départementale. Elle fonctionne depuis le 7 décembre 2012. Quelque 400 communes y ont adhéré dès ses débuts.
La création dans l’Aisne d’une agence départementale d’ingénierie s’adressant aux communes de moins de 3 500 habitants n’est pas un acte isolé en France. Depuis le début de l’année dernière, l’Etat ne fournit plus aux collectivités de prestations d’ingénierie publique, les laissant désemparées dans ce domaine. Qui plus est, les agences privées d’ingénierie publique ne s’intéressent pas ou très peu aux projets de ces petites communes, les jugeant trop restreints. Dès lors, le besoin s’est vite fait sentir dans les campagnes de disposer en matière de travaux publics et de construction de bâtiments, d’un conseil avisé, au prorata évidemment des budgets des petites communes.
Au préalable, l’Union des maires de l’Aisne a conduit une enquête auprès de 600 mairies rurales. Elle a mis en évidence une véritable attente dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage en bâtiment et en voirie, et à maîtrise d’oeuvre en voirie et dans l’assistance juridique et financière. On peut estimer qu’une cinquantaine d’agences départementales d’ingénierie sont déjà au travail en France. Plus d’une vingtaine encore devraient être créées cette année. Et chacun admettra facilement la légitimité de celle de l’Aisne en sachant que, dans ce département de 816 communes, treize à peine possèdent plus de 3 500 habitants. A ce jour donc, plus de 400 communes de l’Aisne ont adhéré à l’agence départementale d’ingénierie, ainsi que sept communautés de communes et cinq syndicats mixtes (des eaux essentiellement). Et les adhésions vont crescendo. Droit d’entrée : 50 € Créée avec le soutien très actif de l’Union des maires de l’Aisne, l’agence « est chargée d’apporter aux collectivités territoriales et aux établissements publics et syndicats intercommunaux qui le demandent une assistance d’ordre technique, juridique ou financier », ont expliqué Yves Daudigny, sénateur et président du conseil général de l’Aisne, et Paul Girod, qui a participé à la création de l’agence en tant que président de l’Union des maires de l’Aisne avant de céder cette présidence à Antoine Lefèvre, le sénateurmaire de Laon.
Le droit d’entrée est de 50 € par commune (de moins de 3 500 habitants) et par syndicat, et de 100 € pour les communautés de communes. La cotisation annuelle est de 0,60 € par habitant avec un minimum de 50 €. Quant au conseil général de l’Aisne, il versera à l’agence, au cours de sa première année d’activité, 500 € par commune adhérente. Puis, cette participation sera dégressive au cours des deux années suivantes.
Présidée de droit pendant dix ans par le président du conseil général, l’agence départementale d’ingénierie de l’Aisne s’appuie sur les services techniques du département. A sa tête, un jeune ingénieur, Arnaud Boudard, qui travaille avec quatre techniciens. Le budget de l’agence pour cette première année est de 560 000 €, sachant qu’à terme, il faudra qu’elle vive de ses prestations techniques.
« Le champ d’intervention de l’agence est strictement délimité afin de ne pas entrer en concurrence avec les sociétés privées, explique-t-on à la présidence du conseil général de l’Aisne. Il s’agit de petits marchés sur lesquels ces dernières ne sont pas présentes. »
Relancer les petits travaux
De fait, l’agence axonaise propose à ses adhérents trois types de prestations : l’assistance à maîtrise d’ouvrage dans les domaines de la voirie et des bâtiments pour des opérations ne dépassant pas 350 000 € HT ; la maîtrise d’oeuvre uniquement pour la voirie avec un plafond de 90 000 € HT ; et l’assistance technique, juridique et financière facturée 600 € la journée (ce serait le cas par exemple pour la rédaction d’un cahier des charges). Pour les maires des petites communes de l’Aisne, qui ne savaient plus vers qui se tourner et repoussaient aux calendes grecques les travaux à réaliser dans leur commune, l’ouverture de l’agence départementale leur permet déjà « de lancer de petits travaux auxquels répondront de petites entreprises du bâtiment et des travaux publics ».