L'Abbaye de Belval affine sa stratégie
En cette année 2019, l’Abbaye de Belval prend un sérieux virage. Ce projet à la fois économique, touristique, culturel et social a été lancé il y a 7 ans. Le chantier d’un hôtel trois étoiles va ainsi démarrer rapidement dans l’ancien monastère et les activités liées au ressourcement vont continuer à se structurer.
Déjà 7 ans que l’association Abbaye de Belval et la SAS en découlant ont pris en main les destinées de cet ancien monastère, niché au cœur du Ternois, dans la commune de Troisvaux. La volonté était de faire perdurer cet élément de patrimoine en installant des activités liées à l’économie, au tourisme, à la culture, mais aussi au social. Le site reçoit 30 000 visiteurs par an et 40 tonnes de fromage sont produites annuellement (la production a doublé en 7 ans, ndlr). La boutique a diversifié son offre, le caractère social s’est affirmé. Parallèlement, les séjours de type séminaire ou encore sur le thème du ressourcement ont décollé, chambres et gîtes étant ouverts à la location. Une véritable programmation culturelle a vu le jour. Ces résultats sont certes encourageants, mais beaucoup de potentialités de ce vaste complexe restent inexploitées, comme le souligne Marc Sockeel, directeur du site : «On dispose d’un hectare de bâtiments ! On occupe 25% des lieux. La volonté est d’aller vers un taux d’occupation à 70-80%. Par conséquent, on souhaite se doter d’une stratégie fixant un cap à l’horizon 2030, avec pour objectif d’atteindre les 60 000 visiteurs à l’année.» La problématique réside notamment dans la gestion et l’optimisation du patrimoine bâti et des flux de personnes. Une assistance à maîtrise d’ouvrage a été désignée afin de définir une stratégie et de dégager une feuille de route pour la décennie à venir. L’Abbaye de Belval peut se définir comme un projet évolutif avec trois axes majeurs : la production, le tourisme et son corollaire, le bien-être, ainsi que le volet social.
Un hôtel trois étoiles pour 2020
Premier chantier, l’aménagement d’un hôtel trois étoiles, composé de 30 à 40 chambres, va être lancé. Il ouvrira ses portes en mai 2020. À terme, un restaurant d’une capacité de 100 couverts devrait aussi voir le jour. Des liens ont été créés avec les offices de tourisme des 7 Vallées et du Ternois, mais aussi avec des équipements touristiques comme le donjon de Bours. Ainsi, l’Abbaye de Belval se positionne comme base arrière du littoral et un équipement de choix pour capter les flux touristiques dans un secteur où l’hébergement fait cruellement défaut. L’aspect bien-être est appelé à prendre de l’ampleur, notamment au travers du ressourcement et de la reconstruction de l’individu. Des praticiens se sont ainsi fédérés autour du site pour proposer des ateliers.
“L’objectif d’atteindre les 60 000 visiteurs à l’année”
Un projet qui s’inscrit dans la rev3
Lieu d’ouverture, la structure veut aussi proposer un tiers-lieu qui sera ouvert aux artistes, aux start-up… «On veut innover et on peut tout imaginer. D’ailleurs, nous organisons un hackathon en mai prochain. Nous allons proposer à des professionnels ou artistes de prendre possession des lieux et de leur découvrir, pourquoi pas, une vocation», souligne Marc Sockeel. Parallèlement, le souhait est d’aller plus loin encore dans la production de denrées estampillées «Belval». Ainsi, la gamme de fromages va poursuivre son essor, mais on imagine aussi étendre l’éventail d’offres. Miel, jus de pomme, confitures… l’Abbaye de Belval dispose des infrastructures et terrains permettant l’essor de ce type d’activités, terreau favorable à la création d’emplois en insertion. L’Abbaye de Belval souhaite d’ailleurs conforter son statut de lieu de mixité sociale. La mutation du site doit se faire en intégrant les nouvelles technologies, tout en le garantissant exsangue d’ondes, et les aspects du développement durable. Pour se développer l’endroit a besoin de la fibre : son arrivée est prévue courant 2020. Circuits courts, production d’énergie, rénovation BBC, biodiversité sont autant de sujets qui tiennent à cœur à Marc Sockeel et ses équipes. «Cela fait partie de notre ADN. On reste dans l’esprit de l’ESS, et la responsabilité sociétale de l’entreprise revêt une grande importance. On s’inscrit pleinement dans l’esprit de la rev3», insiste Marc Sockeel. L’Abbaye de Belval emploie une vingtaine de personnes à ce jour, et cette montée en puissance devrait lui permettre d’atteindre les 50 salariés d’ici 2030. Une ambition non négligeable dans un secteur marqué par la ruralité.