Le Portel : la maison Marcel Baey trouve ses consommateurs

Spécialisée dans le fumage et dans la transformation de saumon, l'entreprise se lance dans la truite fumée locale. Les consommateurs adhèrent.

1 700 tonnes de saumon et 70 tonnes de truites sont transformées, chaque année, dans les ateliers de l’entreprise. © Aletheia Press/YMC
1 700 tonnes de saumon et 70 tonnes de truites sont transformées, chaque année, dans les ateliers de l’entreprise. © Aletheia Press/YMC

Désormais, dans les rayons dédiés aux poissons fumés des grandes et moyennes surfaces régionales, les clients trouvent une truite fumée élevée et transformée en Hauts-de-France. L’initiative est portée par la maison Marcel Baey, installée au Portel. Une diversification dans la continuité pour l’entreprise créée en 1948, dont la transformation du saumon est au cœur de sa gamme de produits.

«Les truites proviennent de trois élevages installés à Douriez, Abbeville et Beussent. Puis elles sont transformées par Truite Service, à Loos-en-Gohelle, avant que nous les salions et les fumions» détaille Emeline Lefebvre du service commercial. Ce côté local est un atout dans le process d’élaboration. «Nous allons à la rencontre de nos fournisseurs et nous assurons plus facilement de la qualité du poisson» souligne-t-elle.

Des ventes très encourageantes

Et l’idée plaît. «Notre truite fumée n'est pas snobée ! Loin s'en faut… Les premières ventes sont très encourageantes. Ce produit ne demande donc qu'à prendre du poids sur le marché», rebondit Emeline Hocq, chargée du marketing de l'entreprise. Les consommateurs sont séduits par l’aspect local du produit, bien sûr… Mais l’aspect économique compte également. «Les 120 grammes de truite fumée coûtent cinq à six euros, c’est deux euros de moins que le saumon» poursuit Emeline Hocq.

Si l’entreprise transforme annuellement 70 tonnes de truite, le saumon occupe 97% de l’activité avec 1 700 tonnes transformées sous diverses formes (fumé, rillettes, velouté, pavés…). La commercialisation se fait auprès de petites et moyennes surfaces, de la restauration hors foyer et d’épiceries fines. En innovant, l’entreprise, qui compte aujourd’hui 52 salariés, montre ainsi sa bonne santé et sa capacité de résilience.

Un chiffre d’affaires multiplié par 12

En effet, l’histoire de la société a été mouvementée depuis son lancement par Marcel Baey et son épouse, qui s’orientent tout d’abord la fumaison du hareng. Ce n’est qu’en 1980 que le fumage du saumon vient s’ajouter aux activités avant de prendre une place prépondérante. Suite à une opportunité, le neveu de Marcel Baey, cède à un groupe islandais dont les choix stratégiques seront hasardeux. C’est le début d’une descente aux enfers jusqu’à la liquidation en 2012.

La société polonaise Suempol rachète providentiellement un an plus tard et décide de laisser les choix d'orientations se faire localement, s’appuyant le directeur Romain Marcé. Entre 2013 et 2024, l'entreprise porteloise a vu son chiffre d'affaires croître de 3 millions à 36 millions d’euros. Une renaissance qui n’est pas près de s’arrêter.